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Cinq questions sur l’avenir de la thérapie CAR-T

La thérapie par cellules CAR-T a déjà changé le pronostic de nombreux patients atteints de cancers hématologiques. Pourtant, son potentiel est loin d’avoir été pleinement exploité. 

Illustration d'un lymphocyte T à récepteur antigénique chimérique (CAR) (bleu) attaquant des précurseurs de globules blancs cancéreux (violet) dans un cas de leucémie aiguë myéloïde (LAM). Des globules rouges sains (disques) et des globules blancs (roses) sont visibles en arrière-plan.  © Getty Images
Illustration d'un lymphocyte T à récepteur antigénique chimérique (CAR) (bleu et jaune) attaquant des précurseurs de globules blancs cancéreux (violet) dans un cas de leucémie aiguë myéloblastique. Des globules rouges sains et des globules blancs (roses) sont visibles en arrière-plan.  © Getty Images

La thérapie par cellules CAR-T fait office de traitement miracle. Et pour cause : en modifiant les lymphocytes T du patient, il permet à son propre système immunitaire de cibler et de neutraliser les cellules cancéreuses dans son sang. Le prélèvement puis la greffe de ces cellules se fait par simple prise de sang et réinfusion. Kite Pharma, dans son centre de Schipol, assure notamment l'étape-clé de transformation des lymphocites. 

1. Peut-on espérer utiliser un jour la thérapie CAR-T contre les tumeurs solides ?

C’est l’un des grands défis actuels de la recherche en thérapie cellulaire. « Le développement de CAR-T contre les tumeurs solides est difficile, notamment en raison du microenvironnement tumoral différent, de l’expression antigénique hétérogène et de l’accès aux cibles », explique Dan Tovar, directeur médical Europe-Canada-Australie pour Kite, filiale de la biotech américaine Gilead. Malgré cela, les efforts se poursuivent. « Nous explorons actuellement les thérapies cellulaires dans plus de dix cancers, incluant des cancers du sang mais aussi des tumeurs solides », ajoute-t-il. 

2. Les CAR-T pourraient-elles un jour être utilisées en prévention du cancer ?

La question se pose au regard de la persistance des lymphocytes modifiés dans le sang. Mais, selon Dan Tovar, « à ce stade, il n’existe pas de données sur l’utilisation des cellules CAR-T dans un but préventif ». D’autant que ces cellules ne persistent pas indéfiniment dans l’organisme : « On observe une diminution progressive de leur présence, ce qui permet aussi au système immunitaire du patient de se reconstituer. » L'effet des cellules CAR-T est donc transitoire, même s'il est durable dans le cadre d’une maladie déjà déclarée.

3. Où en est-on dans le développement de cellules CAR-T allogènes, prêtes à l’emploi ?

Aujourd’hui, la quasi-totalité des thérapies CAR-T sont autologues : elles sont fabriquées à partir des propres cellules du patient. L’avenir pourrait-il être à des versions « universelles », à partir de donneurs ? « Les CAR-T allogènes sont en cours de développement et présentent l’avantage potentiel d’être disponibles immédiatement », confirme le directeur médical. « Mais il faut éviter qu’elles ne provoquent une maladie du greffon contre l’hôte, tout en conservant une efficacité suffisante. Pour l'heure, les plateformes autologues de pointe offrent de meilleurs résultats que ce qu’ont montré les thérapies allogéniques dans les études cliniques. »

« Nous explorons actuellement les thérapies cellulaires dans plus de dix cancers, incluant des cancers du sang mais aussi des tumeurs solides »    - Dan Tovar

4. De nouvelles générations de CAR-T sont-elles déjà en préparation ?

La recherche progresse aussi du côté des constructions cellulaires elles-mêmes. « Chez Kite, nous travaillons continuellement à améliorer les thérapies CAR-T pour les patients qui en ont besoin. Cela inclut le développement de nouveaux récepteurs ou de CAR-T plus efficaces », indique Dan Tovar. L’une des pistes actuellement étudiées est la molécule huCART19-IL18, qui libère de l’interleukine-18 pour renforcer l’activité antitumorale. Prometteuse, cette innovation est encore en phase d’évaluation.

5. Les potentiels effets secondaires seront-ils un jour écartés ?

La toxicité, notamment le syndrome de libération des cytokines, reste une préoccupation. Là aussi, les choses évoluent. « Des lignes directrices de prise en charge ont été élaborées, incluant l’utilisation de médicaments comme le tocilizumab et les corticoïdes », rappelle Dan Tovar. « Les données en vie réelle montrent que les médecins acquièrent de plus en plus d’expérience dans la prévention et le traitement des effets indésirables liés aux CAR-T. Cela a conduit à une réduction des complications sévères par rapport aux études d’enregistrement initiales. »

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Écrit par François Hardy17 juin 2025
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