
Dénonciation systématique : "Les enfants victimes de maltraitances risquent d'être poussés au silence"
Plus de 300 associations actives dans l'aide et les soins aux enfants s'opposent à une proposition de loi N-VA qui veut obliger les professionnels à dénoncer systématiquement les situations à la justice, rapporte lundi La Libre Belgique.
Dans une lettre ouverte, plus de 300 associations et plus de 2.800 citoyennes et citoyens s'opposent à ce texte qui veut remplacer le droit de lever le secret professionnel par l'obligation de le faire pour une série d'infractions. Si l'objectif des députés nationalistes flamands - protéger les enfants et les jeunes - est légitime, la manière d'y parvenir risque d'entraîner des effets contraires à ceux poursuivis.
Sur le terrain, beaucoup de situations sont floues, expliquent les signataires. Les jeunes vulnérables sentent et/ou savent que quelque chose de mal ou d'anormal se produit, mais ils sont pris dans de tels enjeux relationnels et affectifs qu'ils passent par d'autres voies pour exprimer leurs difficultés.
Le cadre confidentiel permet d'établir une relation de confiance pour qu'ils s'ouvrent à propos des dangers. Révéler ceux-ci sans leur accord serait "une effraction traumatique supplémentaire", qui abîmerait la relation de confiance, selon les professionnels.
Si la possibilité de dévoiler des faits graves devient une obligation, le risque est grand que des victimes, des témoins ou des auteurs d'infractions se taisent, voire ne se tournent plus vers les services obligés de les dénoncer.
À vouloir clarifier les choses de façon radicale, la proposition N-VA entraînerait des effets potentiellement désastreux, y compris pour le travail de la justice, scandent les signataires de la lettre ouverte.