Réforme des soins de santé : débat légitime ou emballement collectif ?
Depuis plusieurs jours, les critiques se multiplient autour de l’avant-projet de loi sur les soins de santé porté par le ministre Vandenbroucke. Suppléments plafonnés, fin du conventionnement partiel, réforme du processus de concertation : les réactions sont vives, notamment dans les rangs médicaux. Pourtant, certains éléments du texte méritent d’être précisés.
Contrairement à ce que laissent entendre plusieurs tribunes, les suppléments ne seraient pas interdits mais plafonnés à partir de 2028 – à hauteur de 125 % pour les hospitalisations et 25 % pour les soins ambulatoires, selon les indications fournies par le cabinet, et avec une mise en œuvre par arrêté royal. Le conventionnement partiel, lui, serait supprimé, ce qui contraindrait les médecins à choisir un statut unique, sans alternance. Quant au processus de concertation, il serait modifié : le ministre ou le Comité de l’assurance pourraient initier des réformes sans passer par le Conseil technique, où siègent notamment les syndicats médicaux. Ceux-ci conserveraient un droit d’avis, mais perdraient leur rôle d’initiateur. Enfin, le gouvernement se doterait de la possibilité d’imposer des mesures correctrices en cas de dépassement budgétaire, même en l’absence de consensus entre partenaires.
Pour aller plus loin et objectiver les perceptions de terrain, Le Journal du Médecin lance un sondage en ligne à destination des médecins. Ce questionnaire, anonyme, a pour objectif de mieux cerner votre connaissance du texte, vos réserves éventuelles, et vos attentes vis-à-vis de cette réforme. Un dossier complet est en préparation : nous avons d’ores et déjà transmis plusieurs questions précises au cabinet du ministre, et espérons pouvoir vous apporter prochainement des réponses concrètes, vérifiées et nuancées.