Algemene geneeskunde

60 ans du GBO

Yves Coppieters : "Merci au GBO pour son engagement constant pour la médecine générale"

Intervenant après le ministre Vandenbroucke, le ministre wallon de la Santé, de l’Action sociale, de l’Économie sociale et aussi ministre à la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de la Santé, Yves Coppieters (Les Engagés) a souligné l’interconnexion entre les deux niveaux de pouvoir – même si le Fédéral détient encore l’essentiel des cordons de la bourse. Celui qui est également médecin épidémiologiste et professeur à l'Ecole de santé publique de l'ULB a souligné « l’engagement constant du GBO pour faire avancer la médecine générale ».

 Nicolas de Pape

Coppieters
Yves Coppieters (2e en partant de la gauche) en compagnie de Frank Vandenbroucke et l'ancien président du GBO, Paul De Munck (dernier à droite) - (c)Cécile Vrayenne.

« Nous vivons une période de transformation majeure. Il faut accompagner cette évolution, repenser les équilibres, et redéfinir le rôle des acteurs. Dans ce contexte, le rôle des associations représentatives, comme le GBO-Cartel, est essentiel. Même si certaines questions semblent relever d’enjeux individuels, elles traduisent des défis collectifs. C’est tout le sens de la responsabilité sociale des professionnels de santé - une réflexion que je partage et que je soutiens pleinement. »

"Au niveau régional, nous devons aller plus loin : les syndicats médicaux doivent avoir une place plus importante dans les organes de concertation."

Yves Coppieters a rendu hommage au GBO qui « joue un rôle précieux comme interlocuteur politique (…) Je resterai attaché à la concertation. Au niveau régional, nous devons aller plus loin : les syndicats médicaux doivent avoir une place plus importante dans les organes de concertation ».

Rappelons qu’ils le sont bien moins au niveau des entités fédérées et s’en plaignent souvent.

L’accès aux soins, un droit fondamental

« L’accès aux soins est un droit fondamental inscrit dans notre Constitution. Ne pas pouvoir y accéder constitue un échec collectif. Or, certaines statistiques sont préoccupantes : selon l’IWEPS (2025), 48 % des Wallons vivent dans une zone de sous-offre médicale, dont 62 zones en pénurie sévère », rappelle Yves Coppieters. « Réduire la fracture médicale entre territoires est donc une priorité de cette législature. »

Le ministre Les Engagés a rappelé que la Wallonie manque de 145 MG et doit pourvoir à 585 remplacements dans les cinq prochaines années. « Le quota Inami fixé pour 2029 prévoit 929 nouveaux médecins agréés pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, dont 473 en médecine générale. L’adéquation entre ces chiffres et nos besoins reste un point de vigilance majeur. »

Or les étudiants entamant leurs études en 2023 ne seront diplômés qu’en 2031. Les pénuries perdureront donc. « Je tiens à souligner aussi l’importance de votre rôle dans la formation des assistants. Par votre engagement, vous contribuez à susciter des vocations, notamment en milieu rural. Cette mission discrète mais essentielle mérite d’être reconnue et soutenue. »

Structures locales de développement

La Wallonie travaille, selon le ministre, à la mise en place de « structures locales de développement ». Elles sont destinées à accompagner les projets d’installation des médecins en sus des initiatives fédérales. « Le dispositif Impulseo, qui soutient l’installation en zones de pénurie, est en cours de révision. Un groupe de travail, associant les représentants du secteur, prépare une actualisation du système et une meilleure intégration des cercles de médecine générale dans le Code wallon de l’action sociale et de la santé. »

 Le ministre a détaillé sa vision pour renforcer la 1ère ligne de soins. Elle repose sur

- une approche intégrée des soins pour répondre à la complexité des situations, au vieillissement de la population et à la pénurie de métiers ;

- un équilibre entre soins primaires horizontaux et soins spécialisés verticaux ;

- une structuration territoriale fondée sur le décret du 25 avril 2024, organisée en trois niveaux interconnectés.

« Cette nouvelle organisation doit fluidifier les parcours de soins et renforcer la prévention. Les consortiums d’acteurs territoriaux qui serviront de base aux futures organisations locales de santé (OLS) seront désignés en décembre. »

"En 2026, un plan interfédéral d’inclusion en santé numérique renforcera les compétences de tous les citoyens pour garantir une utilisation équitable des outils digitaux. »

Les progrès numériques sont essentiels à ces transformations. « Le ‘Réseau Santé Wallon 2.0’ est désormais opérationnel. En 2026, un plan interfédéral d’inclusion en santé numérique renforcera les compétences de tous les citoyens pour garantir une utilisation équitable des outils digitaux. »

La Wallonie travaille également à la mise en œuvre du « schéma de médication électronique », à l’intégration du registre de vaccination dans les logiciels, et à la simplification des procédures d’agrément.

« Les tensions sont réelles, mais nos ambitions le sont tout autant. Nous avons la responsabilité collective de garantir un accès équitable aux soins, de renforcer la médecine générale et de repenser notre système pour anticiper l’avenir. La réforme de la première ligne est une étape majeure. Elle ne réussira que si nous avançons ensemble - par le dialogue et la reconnaissance mutuelle. Je salue le rôle essentiel du GBO qui depuis soixante ans incarne la voix des omnipraticiens, rappelle les réalités de terrain et oriente les politiques vers ces réalités. »

« La pénurie est notre principale source d’angoisse »  

Lors de la séance de question-réponse, le ministre a été interpellé sur la pénurie. Une médecin généraliste a exprimé une véritable « angoisse » : « Beaucoup de collègues partent à la retraite, d’autres quittent la pratique après 7 à 10 ans, épuisés. Des milliers de patients n’ont plus de médecin traitant et appellent partout sans succès. Les jeunes s’installent, mais sont submergés après six mois. On compte facilement 1.500 dossiers médicaux par médecin. On savait qu’on allait droit dans le mur : les chiffres existaient. Pourquoi en est-on arrivé là ? Et surtout, que faire maintenant ? » D’autres ont rappelé le nombre important de médecins étrangers en Belgique (et non de médecins belges formés à l’étranger), se demandant pourquoi on allait chercher ailleurs ce qu’on peut produire en Belgique, un des arguments souvent évoqués par la Dre Catherine Fonck, ancienne députée Les Engagés.

Le Dr Yves Coppieters a répondu qu’il comprenait parfaitement l’inquiétude de cette femme-médecin. « Je la partage. Nous connaissons déjà les quotas pour les années à venir, ainsi que la reconnaissance de certains médecins formés à l’étranger. Mais l’effet structurel, lui, n’arrivera qu’à partir de 2030-2031, quand la nouvelle génération sortira des études. Dans notre programme politique, nous avions défendu un scénario plus ambitieux, mais il n’a pas été retenu. Les quotas actuels sont insuffisants, et cela ne se corrige pas du jour au lendemain. En attendant que le nombre de médecins remonte, nous devons faire évoluer les pratiques : travailler davantage en équipe, mieux répartir les tâches, revoir les profils de compétences. Il faut décharger les généralistes de certaines missions pour qu’ils puissent se concentrer sur leur cœur de métier. Je parle ici de l’évolution des métiers - pas seulement d’un soutien administratif, mais d’une redéfinition des rôles dans la chaîne de soins. C’est un débat délicat, mais nécessaire. »

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Geschreven door Nicolas de Pape20 oktober 2025

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