Effet de protection rénale du sémaglutide

Mis à part l'analyse post-hoc des essais SUSTAIN faisant état d'une réduction de l'albuminurie, il n'existe guère de données sur les effets du sémaglutide (agoniste des récepteurs du GLP1) en cas de diabète de type 2 (DT2) avec atteinte rénale.
Ce qui, en attendant les résultats de l'étude prospective FLOW, fait tout l'intérêt des données de vraie vie d'un travail rétrospectif, multicentrique espagnol qui a concerné 122 sujets ayant un DT2 avec atteinte rénale attestée par un taux estimé de filtration glomérulaire (eGFR) compris entre 15 et 60 ml/min/1,73m2 et/ou un ratio albumine/créatinine urinaire (UACR) >30 mg/g et qui avaient reçu du sémaglutide à raison d'une injection SC de 1mg/semaine ou à la dose maximale tolérée.
En moyenne, les sujets avaient 66 ans (38% de femmes) leur DT2 était connu depuis 12 ans et leur HbA1c était de 7,6% Sur le plan rénal, l'eGFR était de 50 ±19 ml/min/1,73m2, 54% des patients avaient une microalbuminurie (UACR compris entre 30 et 300 mg/g) et 20% une macroalbuminurie (UACR >300 mg/g). Le critère de jugement rénal était la réduction de l'UACR après 12 mois de traitement et il est rapporté à ce moment,
• en cas de macroalbuminurie, une baisse moyenne de 51% de l'UACR qui passe progressivement de 1.393±1.460 à 686±902 mg/g.
• en cas de microalbuminurie, une baisse moyenne de 28% de l'UACR qui passe progressivement de 95,2 à 68,55 mg/g.
L'eGFR est resté stable chez tous les patients pendant les 12 mois.
Il est par ailleurs rapporté des diminutions significatives de l'HbA1c - 0,73% (57% de patients sous les 7%) et du poids - 6,95 kg (perte >5% pour 59% des patients), ainsi que des baisses significatives de la pression artérielle systolique (- 9,8 mmHg) et diastolique (- 5,9 mmHg) qui ont pu contribuer à l'effet rénal.
Le traitement a été globalement bien toléré, mais il y a eu 5,7% d'arrêts de traitement pour intolérance digestive.
Tous les détails dans l'article en accès libre et gratuit.