PrEP injectable par CAB-LA ne présente pas de risque accru d’HTA incidente
Juin 2025 - L’étude HPN 083 ne s’est pas exclusivement focalisée sur l’efficacité virologique de la PrEP par CAB-LA vs PrEP orale par TDF/FTC: elle s’est aussi intéressée à la sécurité cardiovasculaire, et notamment au risque d’émergence d’une HTA incidente. Une analyse indépendante ne montre pas de risque supplémentaire lié au CAB-LA.
Sur les quelque 3.224 patients inclus dans le cadre de l’étude HPN 083, 3.071 personnes sans HTA existante ont été retenues pour cette nouvelle analyse: 1.543 dans le groupe CAB-LA, et 1.528 dans le groupe PrEP orale par TDF/FTC.
Parmi ces patients, 51% étaient âgés de moins de 25 ans et 55% présentaient un IMC de 25 ou plus à l’inclusion. Le critère primaire d’évaluation pour la présente analyse était la proportion de participants développant une HTA incidente, définie soit par la mise sous traitement antihypertenseur, soit par l’émergence d’un nouveau cas d’HTA durant le suivi de près de trois ans.
Ce sont plutôt l’âge, le surpoids, le gain pondéral ou la grossesse qui influencent le risque de développer une HTA et non la molécule.
HTA: pas de danger supplémentaire lié au CAB-LA
Au cours du suivi de trois ans, 234 nouveaux cas d’HTA ont été constatés: 127 dans le groupe CAB-LA (8,2%) et 107 dans le groupe TDF/FTC (7,0%). En analyse non ajustée, cela correspond à une augmentation de 20% de l’HTA incidente en cas de traitement par CAB-LA mais ce résultat est non significatif. En analyse ajustée (âge, IMC, région, grossesse), l’augmentation des cas d’HTA incidente sous CAB-LA est de 17% et toujours non significative.
Ces données ne montrent pas de danger supplémentaire d’HTA incidente lié au CAB-LA comparé à la PrEP classique et ce, malgré une légère augmentation non significative des cas d’HTA. Ce sont plutôt des facteurs non liés à la molécule tels que l’âge, le surpoids, un gain de poids rapide ou la grossesse qui influencent en fait le risque de développer une HTA.
Ces données concrètes renforcent donc la confiance dans l’utilisation de CAB‑LA injectable pour la prévention du VIH, notamment là où l’adhésion quotidienne est problématique.
>> Réf: Delany-Moretlwe S. et al. Abstract 820, CROI 2025, San Francisco