Réponse virologique solide aux TAR classiques après infection sous PrEP injectable CAB-LA
Juin 2025 - Lors de l’étude HPTN 083, 47 patients sous PrEP injectable CAB-LA ont, malgré tout, été infectés par le VIH. Quelle a été leur réponse virologique après passage vers un traitement antirétroviral classique ? Telle est la question à laquelle a voulu répondre une nouvelle analyse de l’étude HPTN 083 dont les résultats ont été présentés dans le cadre de la CROI 2025 par le Dr Landovitz (UCLA).
Pour (petit) rappel, HPTN 083 est une étude clinique randomisée évaluant l'efficacité du CAB-LA pour la prévention des infections VIH chez des MSH et des femmes transgenres. Les résultats ont montré la supériorité du CAB-LA sur le TDF/FTC en prise orale quotidienne.
La nouvelle analyse, présentée dans le cadre de la dernière CROI, portait, pour sa part, sur les 47 personnes (HSH et femmes transgenres) qui avaient contracté le VIH alors qu'elles étaient sous PrEP injectable par CAB-LA. Après ce diagnostic, les 47 participants ont initié un traitement antirétroviral: 11 ont reçu un inhibiteur de l’intégrase, 14 de l’éfavirenz, 10 un inhibiteur de protéase et une, une association d’inhibiteur de protéase et d’inhibiteur de l’intégrase.
Les résultats, rassurants, montrent que globalement, 76,6 % des patients présentaient une charge virale indétectable (<50 copies) après un suivi moyen de 294 jours. Si on décompose ce résultat en fonction des types d’antirétroviraux reçus, on constate que 71,4% des patients sous inhibiteurs de l’intégrase et 80,8% de ceux sous autres classes d’antirétroviraux ont atteints une charge virale indétectable. Même parmi ceux qui présentaient des mutations de résistance, notamment vis-à-vis des inhibiteurs de l’intégrase, on constate que la plupart ont réussi à atteindre la suppression virale.
Un patient était porteur de la mutation R263K, connue pour défier
les traitements standards. Pourtant, même lui est parvenu
à une charge virale indétectable.
Ces résultats doivent cependant être interprétés avec prudence car le lieu et les conditions de vie, la justification de la sélection du TAR, la disponibilité locale des tests de résistance et les différences de durée du suivi compliquent l'interprétation de ces données. Plus de données sont donc nécessaires pour déterminer la sélection optimale du TAR chez les personnes qui contractent le VIH dans le cadre de la PrEP CAB-LA.