Discriminations au travail pour les malades de longue durée lors de leur retour

La MC a réalisé une étude sur les malades de longue durée. Au moins 10% des travailleurs de longue durée qui reprennent le travail se sentent discriminés. La MC estime « qu’on augmente la pression exercée sur les malades de longue durée pour qu'ils reprennent le travail. Il est donc de notre responsabilité de veiller à ce qu’ils se sentent bien lors de leur retour ».
9% des sondés estiment que les problèmes rencontrés et les échecs sont à imputer à leur incapacité. « Une personne sur quatre (26 %) a déclaré avoir eu moins d'occasions d'exprimer ses idées, tandis qu'une personne sur cinq (21 %) a estimé que sa contribution n'était pas reconnue à sa juste valeur. Le niveau de discrimination est plus élevé chez les personnes interrogées effectuant un travail ''intellectuel'' que chez celles effectuant un travail ''manuel''. »
Tout le monde doit s'engager
“ Nous savons, grâce à des recherches antérieures, que la qualité des relations au travail et son environnement est souvent en partie responsable de l'incapacité de travail d'une personne », déclare Elise Derroitte. “ Il est donc affligeant d'entendre que certaines personnes, lorsqu'elles reprennent le travail, ont le sentiment que leur contribution n'a plus de valeur. En tant que société, nous devons mener une réflexion approfondie sur la manière dont nous traitons les personnes qui ont quitté leur emploi, en particulier dans un climat où les malades de longue durée sont scrutés de près. Tous les acteurs concernés, y compris les employeurs et les collègues, doivent s’engager pour garantir une réintégration durable.”
Les personnes d’origine non-Belge seraient davantage discriminés. La MC appelle donc les prestataires de soins à prendre en compte cette « double discrimination ».
Recommandations
La MC fait une série de recommandations. La première est de « réduire les stéréotypes négatifs à l'égard des personnes en incapacité de longue durée » via des formations en entreprise. La réintégration doit par ailleurs être plus durable à savoir : elle doit garantir un retour plus pérenne au travail. « Chaque entreprise doit d'ailleurs élaborer une politique de réintégration à cet effet. » Or, selon une étude Mensura, reprise par la MC, 93% des entreprises n’ont toujours pas mis en œuvre de politique idoine.
Il y a donc du pain sur la planche.