Rentrée politique
Budget, accords, téléconsultations...Que la bataille commence !
Vous pensiez souffler un peu après les tensions estivales? Mauvaise nouvelle, cela attendra… au moins 2026.
D’un côté, le gouvernement a sorti son chiffre magique : 907 millions d’euros d’économies. Non pas “un petit effort”, non, 907 millions.
De l’autre, le nouvel accord médico-mutualiste. Qui ressemble cette année plutôt à une thérapie de couple qui commence par : “je ne signerai jamais”. Certains sont déjà prêts à claquer la porte avant même que les discussions commencent. L’ambiance est posée.
Et ce n’est pas fini. Car pendant qu’on parle économies et accords, un autre colosse se profile : la réforme de la nomenclature. L’idée est belle : rendre les honoraires plus justes, plus lisibles, plus adaptés à la médecine moderne. Espérons simplement que cela ne ravive pas toutes les rivalités entre disciplines, hôpitaux et syndicats.
Alors oui, on peut ironiser, hausser les épaules, accuser “les politiques”, “les mutuelles” ou “les autres” de préparer le chaos. Mais la vérité est simple : personne ne sortira gagnant du blocage. Pas les médecins, pas les mutualités, pas les patients.
C’est là qu’il faut quitter le sarcasme pour la lucidité. Car la médecine belge est à la croisée des chemins. On peut continuer à râler contre la “râpe à fromage” des économies – pour reprendre la formule imagée de Mickaël Daubie – et subir, année après année, les mêmes frustrations. Ou on peut accepter de participer au changement, même douloureux, même imparfait.
Les débats qui s’ouvrent seront rudes. Mais si les médecins désertent la table ou se contentent de dire non, d’autres décideront à leur place. Et eux n’auront peut-être pas le même souci de l’indépendance professionnelle ni de la qualité des soins.
Alors oui, la rentrée est rude. Mais c’est aussi une occasion : celle de montrer que les médecins ne sont pas seulement dans la réaction, mais capables de porter une vision.
