Financier

L'industrie pharmaceutique doit économiser 80 millions d'euros

Vandenbroucke défend les économies linéaires

Lors de la première session plénière de la Chambre après la pause estivale, le ministre de la Santé publique et des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke, a été pris à partie au sujet de ce qu'un député a appelé "une contribution équitable de l'industrie pharmaceutique" et un autre "la disparition de l'industrie pharmaceutique".

Filip Ceulemans

Frank Vandenbroucke
Frank Vandenbroucke : « Nous sommes un pays accro aux médicaments. »

L'industrie pharmaceutique doit faire face à des économies linéaires de 80 millions d'euros. « Il y a 6,8 milliards d'euros qui vont à l'industrie pharmaceutique. Pouvons-nous donc attendre d'elle qu'elle fasse également un effort d'économie ? », s'interrogeait le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke, avant la séance, face au micro de Villa Politica (émission politique de la VRT, NdlR). « Nous sommes un pays dépendant aux pilules. La Belgique est championne du monde de la consommation de somnifères, d'anticholestérol et d'antiacides. La lutte contre cette dépendance est une question sociale. C'est pourquoi nous augmentons le ticket modérateur sur certains médicaments. »

Éradiquer l'industrie

Irina De Knop Open Vld
Irina De Knop : « Les entrepreneurs ont à nouveau des visions d'avenir. »

En tout état de cause, l'opposition libérale ne soutiendra pas ces économies linéaires. « Vooruit vise à nouveau les entrepreneurs, cette fois-ci le secteur pharmaceutique », dénonce Irina De Knop (Open Vld). « Finalement, ceux qui investissent dans la santé et l'économie sont vos ennemis naturels. Il ne s'agit pas d'une réforme, mais de l'éradication d'un secteur ». Selon la députée libérale, la politique de Frank Vandenbroucke menace le rôle de leader de la Belgique en matière d'études cliniques. « L'arrivée de médicaments innovants sur le marché ne donne lieu à un remboursement que dans 50 % des cas. Cela nuit à l'innovation, aux entreprises et aux patients. »

La N-VA, partenaire de la coalition, s'étonne également des économies linéaires que le ministre impose à l'industrie pharmaceutique. « Le secteur, qui sauve des vies et qui est essentiel à notre prospérité, a soumis des propositions », a déclaré Kathleen Depoorter. « N'êtes-ce pas prématuré ? S'agit-il de la décision du gouvernement ou seulement de la vôtre ? Après tout, l'accord de coalition a convenu de prendre toutes les mesures en concertation avec le secteur. »

Gaspillage

« Nous investissons 1,5 milliard d'euros dans les soins de santé l'année prochaine, mais ces moyens doivent aller aux besoins réels, pas être gaspillés », a immédiatement répliqué le ministre. « Si nous n'agissons pas, nous risquons d'assister à une explosion des dépenses en médicaments, ce qui laissera moins d'argent pour les soins dentaires, la santé mentale et les ressources humaines. »

Kathleen Depoorter
Kathleen Depoorter : « N'est-ce pas prématuré ? »

La proposition soumise par l'industrie pharmaceutique elle-même, qui vise à économiser 80 millions d'euros, s'est révélée insuffisante après une enquête de l'Inami. « Soit parce que ces mesures élimineraient certains médicaments du marché, soit parce qu'elles ne sont pas réalisables à court terme. Nous nous en tenons donc au deal : une mesure simple et linéaire par laquelle les prix que nous payons à l'industrie sont légèrement réduits partout. »

Pour ce qui est des économies dans le secteur des médicaments, le ministre estime que les autres parties concernées doivent également prendre leurs responsabilités. Il pense aux médecins qui peuvent être tenus responsables de leur comportement en matière de prescription et aux patients qui doivent prendre conscience que les médicaments coûtent de l'argent à la société.

Des propositions crédibles

Jan Bertels Vooruit
Jan Bertels : « Nous sommes solidaires, vous ne l'êtes pas. »

Si le budget convenu de 6,8 milliards d'euros est encore dépassé, des mesures encore plus sévères attendent l'industrie pharmaceutique. « L'industrie dans son ensemble devra alors payer une taxe sur le chiffre d'affaires. L'industrie peut éviter cet effort en présentant ses propres propositions originales et crédibles. Comme nous ne les avons pas encore vues, j'appliquerai ponctuellement l'accord de coalition et les accords du gouvernement », a ajouté M. Vandenbroucke.

Jan Bertels, député Vooruit, a soutenu inconditionnellement le ministre dans sa réponse et s'en est pris fermement à Irina De Knop. « Nous voulons qu'une partie des bénéfices importants du secteur pharmaceutique revienne à la population pour investir dans les soins de santé. Nous sommes solidaires, vous ne l'êtes pas. » Immédiatement, débute alors un match du plus solidaire. « Au lieu de vous profiler, vous feriez mieux d'adopter des politiques qui s'engagent en faveur de l'innovation, de la disponibilité des médicaments et des essais cliniques de haut niveau. Cela profite aux patients et c'est pourquoi je suis solidaire », a répondu M. De Knop.

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Écrit par Filip Ceulemans19 septembre 2025
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