Cardiologie

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Santé cardiovasculaire et Ultra-Processed Food (UPF)

Les aliments et boissons ultra-transformés, que nous regrouperons sous le terme d’UPFs, représentent un défi de santé publique majeur dans nos sociétés occidentales, ainsi que dans les pays en voie de développement. Leur impact sur la santé cardio-métabolique et, par conséquent, sur la morbi-mortalité, fait l’objet de toutes les attentions au sein de la communauté scientifique.  

aliments ultra-transformésImplémentée depuis plusieurs années, la classification NOVA répartit les aliments en quatre groupes (de 1, peu transformé, à 4, le plus transformé), permettant d’en évaluer le degré de modification.  

La plupart des aliments regroupés sous le terme d’UPFs sont réputés pour leur haute teneur en acides gras insaturés, en sucres, ainsi qu’en sel, d’où découle l’acronyme HFSS (High Fat, Sugar and Salt). Soulignons également leur pauvreté en nutriments recommandés, en fibres, ainsi que l’adjonction de nombreux additifs, motivant leur ingestion à faible dose par les autorités de santé.  

Comment les UPFs affectent la santé cardio-métabolique

Selon les études observationnelles réalisées à ce jour, certains ingrédients, additifs et processus de transformation sont associés au développement de maladies chroniques, dont de multiples maladies cardio-métaboliques. Notons qu’il s’avère difficile d’évaluer ce risque indépendamment de la qualité nutritionnelle, partant du principe que les régimes « high-UPFs » sont pauvres en nutriments essentiels. Il n’empêche, l'association persiste même après ajustement par rapport à la qualité nutritionnelle. 

Mais par quels biais les aliments UPF affectent-ils la santé cardio-métabolique ? Tout d’abord, il faut souligner que les procédés industriels altèrent la structure cellulaire des aliments, en particulier quand les fibres sont retirées, dont résulte une absorption rapide des aliments au niveau du tractus gastro-intestinal proximal. Par conséquent, l’organisme répond par un pic glucidique précoce et élevé, faisant le lit d’une réponse insulinique importante avec hypoglycémie réactionnelle transitoire, réputée orexigène.  

Ensuite, notons que la faible teneur hydrique et l’absence de fibres expliquent la haute densité énergétique de ces aliments, favorisant la surconsommation et par ce biais l’obésité. L’importante palatabilité des UPFs, favorisée par l’utilisation d’additifs et d’ingrédients absents des aliments NOVA 1, est également incriminée. Par modification du circuit de la récompense, les UPFs pourraient également induire la prise alimentaire.  

Les additifs contenus dans certains aliments sont susceptibles d’affecter la physiologie des cellules entéro-endocrines, ainsi que du microbiote intestinal, comme en témoigne une étude contrôlée récente en double aveugle. L’emballage alimentaire a aussi sa part de responsabilité, avec l’adjonction de bisphénols, phtalates et autres microplastiques dont la présence est associée à l’obésité, un statut inflammatoire chronique ainsi qu’à des complications vasculaires. 

L’emballage alimentaire contribue aussi à l’obésité, à l’inflammation chronique et aux complications vasculaires, en raison des bisphénols, phtalates et microplastiques qu’il peut contenir.

Mais quelques bénéfices quand même...

Il importe, malgré toutes les tares qu’on leur impute, de noter que les aliments ultra-transformés offrent certains bénéfices. Leur prix plus démocratique ainsi que les durées de conservation qu’ils permettent représentent des avantages non négligeables en termes de sécurité alimentaire. Certains produits offrent également une suppléance en nutriments (tel que l’acide folique prévenant les malformations du tube neural) ou encore une réduction de la formation de certains composés nocifs.  

De même, certains aliments UPF peuvent contribuer positivement à une hygiène alimentaire saine, tels que le pain aux céréales complètes, les produits laitiers faibles en matières grasses et certains produits d’origine végétale. 

Certaines villes, comme Rio de Janeiro, ont exclu les UPFs des programmes alimentaires scolaires, renforçant le débat autour d’un mode d’alimentation à la classification complexe, délétère dans nombre de cas, mais devenue indéniablement ubiquitaire. Identifier les UPFs les plus dangereux s’avère être un enjeu de santé publique majeur. 

Références

- Martinez-Steele E, et al. Best practices for applying the Nova food classification system. Nat Food. 2023 Jun;4(6):445-448. Doi.org/10.1038/s43016-023-00779-w
- Maya K. Vadiveloo, et al. Ultraprocessed Foods and Their Association With Cardiometabolic Health: Evidence, Gaps, and Opportunities: A Science Advisory From the American Heart Association, Circulation. Doi.org/10.1161/CIR.0000000000001365

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Écrit par Dr Robin Roobaert22 septembre 2025
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