Certification
Le GHdC rejoint le cercle restreint des Trauma Centers niveau 1
Le Grand Hôpital de Charleroi (GHdC) vient d’obtenir la certification « Trauma Center suprarégional niveau 1 » délivrée par la Deutsche Gesellschaft für Unfallchirurgie (DGU), la société allemande de traumatologie. Il s’agit du plus haut niveau de reconnaissance en Europe pour les centres spécialisés dans la prise en charge des polytraumatisés.
Dans le système de la DGU, trois niveaux sont définis : local, régional et suprarégional. Le niveau 1 est réservé aux structures capables d’assurer une prise en charge multidisciplinaire complète, 24 heures sur 24, et de jouer un rôle de pivot pour l’ensemble des hôpitaux environnants. Concrètement, cela signifie que le GHdC peut accueillir les cas les plus complexes du Hainaut et au-delà, tout en restant un point d’appui pour les hôpitaux qui n’ont pas les mêmes capacités.
« Ce label valide l’excellence du travail collectif réalisé par nos équipes, mais il nous oblige aussi à rester à la pointe, à nous former et à innover sans relâche », exprime le Pr Frédéric Thys, coordinateur du trauma center.
Une chaîne de soins intégrée et multidisciplinaire
Au-delà du label, la certification met en lumière le fonctionnement quotidien d’une organisation déjà bien rodée. Au GHdC, la prise en charge des polytraumatisés repose sur un « code trauma » activé en moyenne trente fois par mois. Dès l’annonce d’un accident grave, une alerte déclenche la mobilisation simultanée des équipes spécialisées. Urgences, imagerie médicale, bloc opératoire et soins intensifs sont immédiatement mis en coordination pour réduire au maximum le délai entre l’arrivée du patient et les gestes vitaux.
Cette réactivité suppose une articulation étroite avec le préhospitalier : services de secours, SMUR et héliport assurent une continuité qui va du lieu de l’accident jusqu’aux premières minutes de stabilisation hospitalière.
« Chaque maillon de la chaîne est couvert en permanence. Du chirurgien traumatologue à l’anesthésiste-réanimateur, en passant par le radiologue et les infirmiers spécialisés, tous sont impliqués dès les premières étapes de la prise en charge », souligne le GHdC.
Des infrastructures calibrées pour l’urgence
La reconnaissance obtenue par le GHdC s’appuie aussi sur un environnement technique pensé pour répondre aux situations critiques. « Le service des urgences est relié directement à la salle de déchoquage, au bloc opératoire, aux soins intensifs et à l’imagerie médicale, ce qui réduit considérablement le temps de prise en charge », précise l’hôpital. Cette organisation spatiale permet de limiter au strict minimum les transferts internes, un gain crucial lors des prises en charge vitales. « Le bloc opératoire dispose également d’une salle hybride, permettant de combiner imagerie et chirurgie dans un même espace. Cet outil nous place au niveau des standards internationaux et facilite la prise en charge des cas les plus sévères », ajoute le GHdC.
L’hôpital met également en avant ses capacités d’accueil dans des contextes exceptionnels. Son héliport, opérationnel 24 heures sur 24, autorise l’arrivée de patients provenant de zones éloignées ou de sites difficiles d’accès. Les infrastructures sont adaptées aux situations de catastrophe ou d’accidents impliquant un grand nombre de victimes, y compris en cas d’incident NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique). Cette dimension logistique est un critère essentiel de la certification DGU.
Une accréditation à maintenir
La certification obtenue par le GHdC n’est pas acquise de manière définitive. Comme pour tous les centres reconnus par la DGU, elle est limitée à une durée de trois ans et conditionnée à un suivi rigoureux. Des audits réguliers viendront vérifier que les standards restent respectés : disponibilité permanente des équipes, maintien des protocoles, actualisation des formations et adéquation des infrastructures.
Au-delà de l’exigence, l’accréditation place le GHdC dans une dynamique internationale. Son intégration dans la base européenne des centres certifiés facilite la comparaison des pratiques, l’échange d’expériences et la participation à des registres de données cliniques. Cette visibilité constitue un levier de recherche et d’amélioration de la qualité, en permettant aux équipes carolos de se mesurer aux standards des grands centres européens de traumatologie.