Produits cancérigènes
350.000 signatures pour bannir l'aspartame de l'UE
La Ligue française contre le cancer et l'organisation de défense des consommateurs Foodwatch ont déposé mercredi à la Commission européenne une pétition de plus de 350.000 signatures pour interdire dans l'UE l'aspartame, un édulcorant très répandu dont le caractère potentiellement cancérogène fait débat.
L'aspartame est présent dans de nombreux sodas lights, les chewing-gums sans sucre, les yaourts, les eaux aromatisées et de nombreux autres produits "hypocaloriques", "sans sucre" ou "protéinés". Les édulcorants permettent de réduire la teneur en sucre ajouté et les calories qui y sont associées, tout en maintenant le goût sucré des produits.
En juillet 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé l'aspartame comme potentiellement cancérogène pour l'être humain.
Appliquez le principe de précaution !
La Ligue et Foodwatch, avec l'appui de Yuka, une app d'information alimentaire, appellent donc la Commission européenne et les États membres à appliquer le principe de précaution et à bannir cet additif de l'alimentation. La pétition avait été lancée dans onze pays, dont la Belgique. Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke la recevra donc aussi.
Controverse
Le SPF Santé publique avait déjà confirmé en février dernier, au lancement de la pétition, ne pas voir de raison de modifier la réglementation. "Bien que le CIRC ait classé l'aspartame comme 'potentiellement cancérogène pour l'être humain' (groupe 2B), cette classification ne signifie pas un risque avéré aux niveaux d'exposition courants".
Le Comité mixte d'experts OMS/FAO sur les additifs alimentaires (JECFA) a pour sa part conclu que l'aspartame n'était ni génotoxique ni associé à des effets négatifs sur la santé, et ce comité a maintenu la dose journalière admissible (DJA) à 40 mg/kg de poids corporel. De son côté, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) poursuit actuellement ses évaluations sur les édulcorants. Son avis de 2013 reste valable, selon le SPF.