Taux de survie 61% plus élevé
La grossesse et l'allaitement maternel protègent du cancer du sein
Le fait d'avoir des enfants et de les allaiter réduit le risque à long terme de développer un cancer du sein. Pour chaque année d'allaitement, le risque de développer un cancer du sein triple négatif - forme la plus agressive de la maladie - est réduit de 5%. C'est ce que montre une étude à laquelle a collaboré le Dr Roberto Salgado, médecin au ZAS (Anvers).
Une étude internationale du Peter Mac Callum Cancer Institute de Melbourne, à laquelle a collaboré le Dr Roberto Salgado (ZAS), montre que le fait d'avoir des enfants et d'allaiter réduit le risque à long terme de développer un cancer du sein. L'étude, qui vient d'être publiée dans la revue Nature, offre de nouvelles perspectives en matière de prévention et de traitement du cancer du sein.
Les chercheurs ont constaté que les tumeurs des femmes qui avaient allaité présentaient davantage de cellules T protectrices. Les cellules T sont des cellules immunitaires qui protègent contre les virus, les bactéries et le cancer. Ces patientes avaient un taux de survie supérieur de 61% à celui des patientes qui n'avaient pas allaité.
Grâce aux cellules immunitaires T CD8⁺
On sait, depuis longtemps déjà, qu’il existe un lien entre grossesse et allaitement et, par ailleurs, un moindre risque de développer un cancer du sein.
« Notre étude montre que des cellules immunitaires spécialisées et protectrices s’agglutinent dans le tissu mammaire chez les femmes qui ont été enceintes et qui ont allaité », explique le Dr Roberto Salgado.
« Ces cellules agissent comme des sentinelles locales, prêtes à attaquer les cellules anormales susceptibles de provoquer un cancer. Les cellules dites T CD8⁺ sont une forme spécialisée de cellules immunitaires protectrices (également appelées TILs: Tumor-infiltrating lymphocytes) très actives pour attaquer et donc prévenir le cancer du sein. Après l’accouchement, ces cellules restent présentes pendant des dizaines d’années dans le tissu mammaire des patientes. Et si la patiente développe malgré tout un cancer du sein, ces cellules exercent une fonction protectrice. »
Environ une femme sur sept (15%) atteinte d’un cancer du sein présente un cancer du sein dit 'triple négatif'. Ce type de cancer ne répond pas aux médicaments ciblant les hormones féminines ni à ceux visant la protéine HER2, qui favorise la croissance tumorale.
Les cancers du sein triple négatifs ont davantage tendance à croître rapidement et à se propager à d’autres parties du corps. Ils présentent également un risque plus élevé de récidive après traitement. Les cancers triple négatifs sont souvent considérés comme une forme plus agressive de cancer du sein.