Institut de Médecine Tropicale
Mpox: les personnes infectées semblent davantage protégées à long terme
Trois ans après l'épidémie de mpox de 2022, des chercheurs de l'Institut de Médecine Tropicale (IMT) d'Anvers montrent que les personnes ayant contracté la mpox bénéficient d'une protection à long terme contre la réinfection.
« Nous constatons que les personnes touchées par la mpox produisent des anticorps pendant longtemps », explique, par voie de communiqué, le Dr Christophe Van Dijck, chercheur au service des maladies infectieuses émergentes cliniques de l'IMT.
« Leurs défenses restent actives pendant au moins deux ans. Cela signifie que les réinfections restent exceptionnelles pour le moment. »
Pour rappel, le virus de la variole du singe se transmet par contact et peut provoquer une éruption cutanée douloureuse ainsi que des symptômes grippaux, avec un risque de décès.
Les personnes uniquement vaccinées, qui n'ont pas développé la maladie, pourraient ne pas être protégées aussi longtemps. Une étude internationale de suivi de la vaccination va être lancée.
Protection post-vaccinale moins évidente
L'étude actuelle, dans les résultats sont publiés dans The Lancet Infectious Diseases, a comparé des échantillons de sang de personnes infectées par le virus mpox en 2022, avec des échantillons sanguins de personnes qui n'avaient été que vaccinées à l'époque. Chez les personnes vaccinées, la réponse immunitaire était plus faible et de plus courte durée.
« Nous ne savons pas encore avec certitude si cela signifie qu'elles sont plus rapidement susceptibles de contracter à nouveau la maladie et si une nouvelle vaccination est nécessaire », poursuit le Dr Van Dijck. « C'est pourquoi nous entamons maintenant une étude de suivi. »
L'IMT travaille en partenariat avec la Suède, la France et l'Irlande sur une nouvelle étude, dirigée par l'Agence suédoise de santé publique. Cette étude visera à déterminer si une vaccination de rappel est nécessaire pour renforcer et prolonger la protection chez les personnes déjà vaccinées. Elle sera lancée début 2026 chez des personnes qui ont reçu le vaccin mpox en 2022, mais n'ont pas développé la mpox.
En RDC, où la variole du singe continue de toucher de nombreuses personnes, le projet 'MBOTE' évalue le vaccin dans des groupes à haut risque -, travailleurs du sexe et personnes vivant avec le VIH -, dont l'immunité plus faible les rend particulièrement vulnérables.
« Nous voulons éviter la réapparition de la mpox chez les personnes dont l'immunité est plus faible », explique Laurens Liesenborghs, spécialiste des maladies infectieuses émergentes à l'IMT. « Les enseignements tirés grâce à la Belgique nous aident à mieux contenir la maladie dans les régions où elle présente encore un risque élevé. »
