Le secteur gynéco-obstétrique en grève pour 36 heures à l'hôpital Saint-Pierre
Une quarantaine de personnes s'est réunie vers 08h00 mardi matin devant l'hôpital Saint-Pierre à Saint-Gilles pour lancer une grève d'une durée d'environ 36 heures du pôle gynéco-obstétrique, qui englobe gynécologues et sages-femmes.
Le piquet de grève sera ininterrompu jusque 18h00 mercredi.
Le secteur gynéco-obstétrique de l'hôpital Saint-Pierre, établissement public, s'est joint au mouvement de grève prévu dans le secteur public ce 25 novembre.
"Les coupes budgétaires dans les systèmes publics sont de plus en plus fortes", a déploré Virginia Morolli, gynécologue à l'hôpital Saint-Pierre. "Les seuls budgets qui augmentent sont ceux de l'armée, et celui alloué à l'expulsion des personnes migrantes", a-t-elle dénoncé.
"Les 36 heures de grève portent un symbole fort. Les nouvelles mesures du gouvernement nous préoccupent jour et nuit", a pour sa part déclaré Clémence Bertouille, sage-femme à l'hôpital Saint-Pierre. "Nous voulons pouvoir continuer, jour et nuit, à soigner, à avoir des soins de qualités, inclusifs dans l'équité et la dignité."
Selon les grévistes, la qualité des soins prodigués est en danger. Les économies imposées par le gouvernement ont pour conséquence la suppression de lits et de postes dans le service. Pour autant, "on refuse de faire des concessions sur la qualité, l'inclusivité et l'équité des soins", a expliqué Clémence Bertouille. "On continuera donc à avoir une bonne qualité de soins. C'est une responsabilité que l'on porte sur nos épaules alors qu'il s'agit d'une responsabilité sociétale, qui devrait être portée par le gouvernement."
Malgré la grève, le service des soins continuera et sera maintenu. "On a organisé un système de relais", a assuré Clémence Bertouille. "On maintient la continuité des soins. On va être dans la rue, et en même temps dans nos services, à prendre soin des mamans, des bébés, en consultation, en salle de naissance et en maternité", a-t-elle détaillé.
Cette dernière a tiré la sonnette d'alarme. "La profession s'essouffle, la passion s'essouffle. On a peur de ne plus savoir faire de miracles". Les conditions de travail deviendront plus difficiles avec les nouvelles mesures gouvernementales selon la sage-femme. "Concrètement, on aura moins de pauses, plus d'heures supplémentaires pour le même salaire", a-t-elle encore dénoncé.
Les grévistes ne s'estiment pas entendues par le gouvernement. Le secteur prend en charge majoritairement des femmes, qui seront plus touchées par les mesures gouvernementales, selon les intervenantes. "On est beaucoup de femmes qui prennent soin de femmes. On n'est pas du tout entendues", a regretté Clémence Bertouille. "On est le seul secteur à prendre en charge deux patients ou patientes, la mère et le nouveau-né, pour le prix d'un. C'est inadmissible", a conclu la sage-femme.