Selon Sciensano
Un décès sur cinq en Belgique est lié à la précarité
Un décès sur cinq en Belgique est lié à la précarité, ressort-il d'une étude de l'institut de santé publique Sciensano publiée vendredi. Les quartiers les moins favorisés présentent des taux de mortalité plus élevés et des causes de décès différentes de celles observées dans les quartiers les plus aisés. Si l'ensemble de la population bénéficiait du niveau de prospérité le plus élevé, la Belgique enregistrerait chaque année environ 21.000 décès en moins.
Sciensano a d'abord établi des profils socio-économiques pour chaque quartier de Belgique. Les critères portaient sur la santé, le niveau d'instruction, les revenus, le logement, l'emploi et la criminalité. Ces profils ont ensuite été comparés aux données de mortalité et aux causes de décès entre 2013 et 2022, fournies par Statbel.
La précarité évitable s'élevait à 18% en 2022 contre 14% en 2013
L'institut de santé publique a ainsi estimé le nombre de décès qui pourraient être évités si l'ensemble de la population belge atteignait le niveau de prospérité des quartiers les plus favorisés. En 2013, la proportion de décès évitables s'élevait à 14%. Elle a ensuite augmenté pour atteindre un pic de 19% durant la pandémie de Covid-19, avant de diminuer légèrement à 18% en 2022.
Ces inégalités de prospérité expliquent ainsi près d'un décès sur cinq en Belgique. Si tous les quartiers du pays avaient atteint le niveau des 10% les plus aisés, environ 21.000 décès auraient pu être évités cette année-là.
Trois pathologies, liées au tabagisme, figurent parmi les principales causes de décès dans les quartiers les moins favorisés: les cardiopathies ischémiques, les cancers du poumon et les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO).
Selon Sciensano, si la proportion de fumeurs quotidiens a fortement diminué chez les personnes ayant un niveau d'instruction élevé, cette baisse a été plus limitée chez celles disposant d'un niveau d'instruction plus faible.
Ces résultats suggèrent que les campagnes antitabac n'ont pas bénéficié de manière égale à l'ensemble des groupes sociaux. "Toute politique visant à avoir un impact réel sur la santé publique en Belgique devra impérativement tenir compte des différences socio-économiques entre les quartiers", conclut l'étude.