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JM Academy: la diversité des genres en page 20

Médecin burnout
Getty Images

Sous la blouse, l’épuisement

Une récente étude belge révèle les effets délétères de la culture médicale sur la santé mentale des médecins. Son enquête, inédite par son ampleur, identifie des mécanismes invisibles qui contribuent au burnout, à la dépression et au présentéisme.

Pourquoi tant de médecins s’effondrent-ils, souvent dans le silence ? La réponse pourrait tenir en un concept rarement interrogé : la culture médicale. Dans une étude publiée en avril dans PLOS Mental Health(1), Emilie Banse, psychologue et doctorante à l’UCLouvain, met en lumière un ensemble de normes implicites qui pèsent sur les épaules des soignants.

Trois dimensions culturelles

Son enquête, menée auprès de 1.002 médecins, révèle trois mécanismes culturels profondément enracinés, qui façonnent la profession et mettent en péril la santé de ses membres.

D’abord, un engagement total et sacrificiel, inculqué dès la formation. Être médecin ne se limite pas à un métier : c’est un statut, parfois une identité fusionnelle. Les sacrifices personnels sont attendus, valorisés, presque naturalisés.

Ensuite, la négation des vulnérabilités, qui rend difficile toute demande d’aide : le médecin n’est pas censé tomber malade, encore moins endosser le rôle de patient. Dans cette dimension de négation est aussi reprise l’obligation morale envers les patients et collègues (qui passent donc souvent avant les médecins eux-mêmes).

Enfin, la troisième dimension est celle du stigma (attitudes négatives) envers l’épuisement professionnel en médecine, tant internalisé par le médecin lui-même que perçu par ses collègues. Un médecin en burnout est vu comme faible, incompétent, comme ne devant pas faire partie de la communauté prestigieuse des médecins.

Ce triptyque culturel est lourd de conséquences. L’étude établit des corrélations nettes entre ces trois dimensions et le burnout. « Certains médecins finissent par considérer l’épuisement comme une fatalité », observe Emilie Banse. La force de cette culture professionnelle, c’est qu’elle agit à bas bruit. Elle s’enseigne sans cours, se transmet sans mots, et résiste aux injonctions au changement.

C’est cette prise de conscience que la chercheuse souhaite désormais provoquer. Elle appelle à sortir d’une approche uniquement individuelle du mal-être médical, pour oser regarder en face les injonctions collectives qui l’alimentent. « La culture médicale porte aussi des valeurs magnifiques », insiste-t-elle. « Mais si l’on veut préserver les médecins, il faut interroger ses zones d’ombre. »

Lire pages 2 et 3

Sommaire

6 François Burhin revient sur
ses dix années à la tête d'Epicura
14 Le TDAH est-il mal nommé?
34 Votre argent

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