Tuberculose à l'école: une vingtaine de cas par an
26 juin 2025 - Un enfant de 6e primaire d'une école de Landen (Brabant flamand) a dû être hospitalisé pour une tuberculose (TB), après avoir infecté son institutrice et 17 condisciples. Comment évolue cette maladie à déclaration obligatoire sous nos latitudes? Selon le Fares, le nombre de cas détectés en milieu scolaire chaque année tournait, jusqu'en 2022, entre 20 et 40. En 2023 et 2024, on était plutôt sur une vingtaine de cas par an.
Il y a quelques jours, un élève de sixième année fréquentant une école primaire de Landen, dans le Brabant flamand, a été hospitalisé pour une forme contagieuse de tuberculose. L'enfant était malade depuis un moment, et parfois absent de l'école. Des tests ont finalement révélé qu'il soufrait de tuberculose. La maladie étant soumise à une obligation de déclaration, l'école a prévenu les autorités sanitaires. Un test cutané réalisé sur toute la classe de l'enfant a révélé 18 autres infections: l'institutrice et 17 élèves, qui ont tous reçu un traitement préventif par antibiotique.
Sans surprise, Bruxelles la plus touchée
En 2023 (derniers chiffres disponibles auprès du Fares, le Fonds des affections respiratoires), quelque 869 cas de tuberculose ont été déclarés chez nous (des hommes à plus de 70%), ce qui correspond à une incidence de 7,4/100.000 habitants au niveau national, mais avec des différences régionales importantes.
Plus précisément, les incidences sont de 6,9/100.000 (255 cas) en Région wallonne, 21,3/100.000 (264 cas) pour la Région de Bruxelles-capitale et de 5,2/100.000 en Flandre. La Belgique fait partie des pays dits "à faible incidence", c’est-à-dire sous la limite des dix cas pour 100.000 habitants, mais la fréquence de la tuberculose est toutefois plus élevée chez nous que chez nos voisins (4/100.000 aux Pays-Bas, par exemple).
Si l'incidence fluctue encore, la tuberculose a clairement diminué au cours des 50 dernières années; cette régression a commencé à ralentir dans les années 1990, un ralentissement qui s’est encore accentué à partir de 2010, avec une incidence fluctuant autour de 9/100.000, pour finalement atteindre 8,5/100.000 en 2019 et 7,4 en 2023.
Un tiers de patients belges
L'incidence varie fortement dans la population: elle est ainsi 11 fois plus élevée chez les personnes de nationalité étrangère, le plus souvent parce que la maladie est encore endémique dans leur pays d'origine. En 2023, 64% des patients étaient de nationalité étrangère, principalement originaires d'Afrique, d’Asie du Sud et d’Europe de l’Est. Les demandeurs de protection internationale représentent 17,7% des patients tuberculeux. Parmi les personnes de nationalité étrangère, l’incidence présente un pic très élevé chez les jeunes adultes, puis elle décline progressivement avec l’âge.
Aperçu de la tuberculose en Belgique
Les personnes sans-abri constituent le second groupe de patients tuberculeux le plus important (7,9% des cas), près de huit sur dix d'entre eux sont localisés à Bruxelles.
Une vingtaine de cas "scolaires" chaque année
Si l'on regarde l'incidence au sein des groupes d’âge "jeunes", comme c'est le cas de cet élève de l'enseignement primaire, elle était - toujours en 2023 - de 11 cas chez les 0-14 ans (4,7/100.000) et de 76 cas chez les 15-29 ans (29,1/100.000) en Région de Bruxelles-capitale et, en Région wallonne, de 7 cas chez les 0-14 ans (1,1/100.000) et de 91 cas parmi les 15-29 ans (13,7/100.000). A noter qu'en 2023, la proportion d'enfants de 0 à 4 ans avait diminué par rapport à 2022 : ils représentaient 2,1% du total des cas déclarés, contre 3,2% en 2022.
"Jusqu’en 2022, le nombre de cas de TB détectés en milieu scolaire (établissements qui dépendent de l’ONE) tournait entre 20 et 40 cas chaque année", précise le Dre Vinciane Sizaire, directrice du Fares. "En 2023 et 2024, on parle plutôt de 20 cas par an."
Quelques cas de multirésistance
Enfin, d'un point de vue médical, la localisation de la maladie demeure principalement pulmonaire (+ de 70% des cas en 2023), forme potentiellement contagieuse de la maladie à l’origine de la transmission des bacilles tuberculeux. Dans un peu moins de la moitié des cas (45%), des bacilles étaient visibles dans les expectorations, ce qui signe une contagiosité plus importante. Quelque 3,7% des cas de tuberculose présentaient une résistance à un seul antibiotique,
principalement à l’isoniazide (Nicotibine® ), et 1,6% (11 cas) une multirésistance (= ne répond plus aux deux principaux antibiotiques utilisés)
Le Fares vient de rééditer les guidelines pour le diagnostic et la prise en charge de la tuberculose
