Plus de 1,1 million de décès évitables par an en Europe
De nouvelles données d'Eurostat montrent qu'environ 1,1 million de décès pourraient être évités chaque année en Europe. Cela est possible grâce à des politiques de santé publique plus efficaces, en mettant davantage l'accent sur la réduction du tabagisme et de l'alcoolisme, ou sur l'amélioration de la qualité des soins médicaux.
Selon les chiffres publiés par Eurostat en début de semaine, plus de 386.000 décès en Europe en 2022 étaient dus à des maladies curables telles que le diabète, la pneumonie et le cancer du côlon. Ces décès auraient pu être évités grâce à des soins médicaux opportuns et de qualité. En outre, environ 725.000 décès sont dus à des maladies qui auraient pu être évitées grâce à des politiques de prévention efficaces, a déclaré l'office statistique. Il s'agit notamment du covid-19, du cancer du poumon, des maladies cardiovasculaires et des dommages sanitaires liés à la consommation d'alcool.
Écart entre l'est et l'ouest
Les chiffres montrent également que la Lettonie a enregistré la plus forte proportion de décès évitables, suivie par la Roumanie et la Hongrie. Les taux les plus bas ont été enregistrés en Suède, en Italie et au Luxembourg. La Belgique se situe autour de la moyenne européenne.
Depuis 2010, l'écart entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est n'a cessé de se creuser en ce qui concerne les facteurs de risque tels que le tabagisme, l'obésité, l'hypertension artérielle et le diabète. C'est ce que révèle un récent rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au début de l'année, le Belge Hans Kluge, directeur régional pour l'Europe, a souligné que la santé devait rester une priorité de notre agenda politique et social. "Nous ne devrions pas considérer la progression comme acquise", a déclaré M. Kluge lors de la présentation du dernier rapport de l'OMS sur la santé en février.
Les chiffres d'Eurostat arrivent à un moment où plusieurs pays se préparent à un débat à l'Assemblée générale des Nations unies à New York en septembre. Ils y discuteront des objectifs à atteindre pour réduire le nombre de maladies non transmissibles d'ici à 2030.

Des années de réductions
Plusieurs syndicats européens transnationaux, dont la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP), ont répondu au site d'information Euractiv que les nouveaux chiffres d'Eurostat révèlent un problème plus profond au sein du système de santé européen. Ils avertissent que cela est lié à des années de réductions dans le secteur, tant au niveau national qu'au niveau de l'UE.
Selon Euractiv, qui a consulté les chiffres de l'OCDE, l'UE est actuellement confrontée à une pénurie de 1,2 million de travailleurs de la santé. "Malgré les efforts quotidiens héroïques du personnel soignant, qui fait régulièrement des heures supplémentaires pour faire face à l'énorme pénurie, ces chiffres montrent une fois de plus que les réductions peuvent littéralement tuer", a souligné Esther Lynch, secrétaire générale de la CES.
Alessandro Gallina, chargé de mission à l'Alliance européenne pour la santé publique, a également réagi avec inquiétude : "Les chiffres d'Eurostat soulignent une vérité douloureuse : la prévention est essentielle pour réduire le nombre de décès évitables. Pourtant, les politiques de l'UE en matière de ressources humaines ne parviennent toujours pas à intégrer structurellement cette approche".