Les honoraires médicaux dans le collimateur d’une nouvelle vague d’économies
Lors de la réunion du Conseil général de l’Inami du lundi 30 juin, un groupe de travail a proposé de réaliser 275 millions d’euros d’économies dans l’industrie pharmaceutique, et les 343 millions restants dans les autres secteurs.
Filip Ceulemans
Pour compenser le dépassement budgétaire prévu en 2026, le gouvernement attendait du Conseil général de l’Inami des propositions d’économies totalisant 618 millions d’euros. Un groupe de travail, composé de représentants des employeurs, des travailleurs, des mutualités et de l’Inami – mais sans les prestataires de soins – a élaboré une proposition répartissant l’effort budgétaire :
- 275 millions d’euros d’économies dans le secteur pharmaceutique ;
- 343 millions d’euros dans les autres secteurs.
Ces 343 millions d’euros seraient eux-mêmes divisés à parts égales :
- 50 % à charge des prestations des soignants, y compris les médecins ;
- 50 % à charge des examens techniques ou des postes budgétaires sous-utilisés.
Les médecins redoutent toutefois que la majorité de ces coupes se fasse au niveau de leurs honoraires. « Pourtant, les médecins ne sont responsables que de 27 millions d’euros de dépassement budgétaire en 2025. Une goutte d’eau dans un budget total de 11,6 milliards », fait remarquer Stan Politis, président du GBS.
Une lettre de mission en attente
Autre piège potentiel : les économies envisagées dans le secteur pharmaceutique pourraient ne pas se concrétiser. Dans ce cas, le manque à gagner serait reporté sur les prestataires de soins. Des pistes comme la lutte contre la surutilisation des services d’urgence ou une indexation du ticket modérateur sont jugées inacceptables par les mutualités. « La réduction des honoraires médicaux ne résoudra pas le problème des urgences », avertit-on encore.
Le Conseil général a désormais transmis sa proposition au gouvernement. Celui-ci doit répondre, au plus tard le 21 juillet, par ce que l’on appelle une lettre de mission. « C’est la première fois que ce système est utilisé. Il reste à voir ce que contiendra cette lettre », conclut Stan Politis.