Conflit israélo-palestinien
Les points de distribution de la GHF sont des lieux de "meurtres organisés", alerte MSF
Les points de distribution de la contestée "Fondation humanitaire pour Gaza" (GHF), soutenue par Israël et les États-Unis, sont des lieux de "meurtres organisés et de déshumanisation", alerte Médecins sans frontières (MSF) dans un nouveau rapport. L'ONG appelle à la fermeture de ces points de distribution et à plutôt confier la gestion de l'aide humanitaire aux Nations unies.
Des violences "ciblées"
Selon MSF, la distribution alimentaire gérée par la GHF dans Gaza ne peut pas être considérée comme de l'aide humanitaire: il n'y a que quatre points de distribution, tous situés en zones occupées par Tsahal et jugées dangereuses pour la population.
Sur base de données médicales et de témoignages, MSF considère que les forces israéliennes y commettent des violences à la fois "ciblées et arbitraires" à l'encontre des Gazaouis qui tentent d'obtenir de la nourriture.
MSF dénombre 1.380 blessés et 28 morts
sur ces points GHF depuis début juin
Selon les Nations unies, plus d'un millier de personnes ont déjà trouvé la mort, à Gaza, dans ces opérations. Des témoignages relayés par les médias internationaux montrent que les soldats israéliens ouvrent délibérément le feu sur des Palestiniens affamés.
"Des laboratoires de cruauté"
Sur ces points de distribution, MSF indique avoir pris en charge 1.380 personnes dans ses cliniques sur la bande de Gaza entre le 7 juin et le 24 juillet, dont 28 sont décédées.
Raquel Ayora, directrice des opérations pour MSF, affirme que l'organisation a "rarement vu un tel niveau de violence systémique contre des civils non armés" en 54 ans d'existence. "Les points de distribution de la GHF qui se présentent comme une 'aide humanitaire' sont devenus des laboratoires de la cruauté. Cela doit cesser maintenant", exhorte-t-elle.
Plus de 200 Gazaouis morts de faim

Au cours des dernières 24 heures, au moins cinq Palestiniens seraient morts de malnutrition ou de faim dans la bande de Gaza. Parmi eux, notamment, un garçon de six ans et un homme de 30 ans.
Fin juillet, plus d'une centaine d'organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme ont mis en garde contre une « famine massive » et ont appelé Israël, qui bloque les livraisons d'aide humanitaire à la frontière, à laisser passer beaucoup plus d'aide humanitaire.
Depuis, Israël autorise à nouveau les largages aériens d'aide d'urgence au-dessus de Gaza, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan. La Belgique procède également à des largages aériens, le compteur affiche désormais sept largages d'environ 15 tonnes chacun.
Une offensive sur Gaza imminente
Après près de trois mois d'un blocus total imposé à Gaza, blocus qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité, l'aide humanitaire a recommencé depuis fin mai à entrer par la route dans le territoire assiégé, mais pour l'essentiel via la GHF, et en quantité jugée largement insuffisante par la communauté humanitaire internationale, qui refuse de travailler avec cet organisme.
Israël nie catégoriquement l'existence d'une famine à Gaza. Ce 12 août encore, le gouvernement israélien a assuré que les chiffres avancés par le Hamas étaient inexacts et a parlé d'une « campagne orchestrée ». L'ONU, entre autres, considère ces chiffres comme fiables.
Depuis le début de la guerre suite à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, plus de 61.500 Palestiniens ont été tués à Gaza, et des milliers d'autres gisent sous les décombres. Au cours des dernières 24 heures, 89 personnes auraient été tuées par des frappes aériennes israéliennes. Les observateurs craignent un nouveau bain de sang, alors qu'une offensive israélienne à grande échelle est imminente pour conquérir la ville de Gaza.