Médecine d'urgence

Union européenne

« La libération définitive du Dr Djalali demeure une priorité »

Médecin et chercheur irano-suédois, Ahmadreza Djalali est détenu arbitrairement en Iran depuis 2016 et menacé d’exécution. La Commission européenne, saisie par le Parlement flamand, réaffirme aujourd’hui son engagement pour la libération du spécialiste en médecine de catastrophe et professeur invité à la VUB.

La transformation physique du Dr Djalali
La transformation physique inquiétante du Dr Djalali révélée à la Chambre en mai dernier, © Belga Image

Pour rappel, Ahmadreza Djalali est un médecin, spécialisé en médecine de catastrophe et en gestion des situations d’urgence, un domaine dans lequel il a acquis une reconnaissance internationale. Il a mené des recherches appliquées sur la préparation médicale aux crises majeures et a collaboré avec plusieurs institutions européennes, notamment l’Institut Karolinska en Suède et la VUB, où il occupait, jusqu’à son arrestation, le poste de professeur invité.

En avril 2016, lors d’un déplacement en Iran pour participer à une série de conférences académiques, il a été arrêté par les services de sécurité. Accusé d’espionnage, il a ensuite été condamné à mort à l’issue d’un procès dénoncé pour ses nombreuses irrégularités. Depuis, il est détenu dans des conditions particulièrement difficiles, avec un accès restreint aux soins, alors que son état de santé est considéré comme critique. Cette situation a suscité une mobilisation internationale soutenue, de la part des organisations de défense des droits humains comme du milieu scientifique et médical.

L’avis du Parlement flamand

Le 25 juin dernier, le Parlement flamand a adopté une résolution exprimant son opposition ferme à l’exécution du Dr Djalali. Les députés y appellent les autorités iraniennes à respecter leurs engagements internationaux et invitent les institutions européennes à intensifier leurs efforts diplomatiques pour obtenir sa libération et garantir son accès aux soins.

Cet acte prend la forme d’un avis d’initiative : une résolution non contraignante qui ne crée pas d’obligation juridique, mais qui permet à un parlement de faire entendre sa position et d’interpeller d’autres instances. Dans ce cas, le Parlement flamand a voulu rappeler la gravité du dossier et pousser la Commission européenne à maintenir la pression diplomatique.

La réponse de la Commission européenne

Dans un courrier daté du 12 août et signé par le commissaire européen à la Santé Olivér Várhelyi, la Commission européenne a répondu à la résolution du Parlement flamand. Elle rappelle que la libération du Dr Djalali demeure « une priorité pour l’Union » et souligne qu’elle « continue d’assurer une coordination étroite avec les autorités suédoises », compétentes sur le plan consulaire. Bruxelles se dit disposée à « soutenir davantage les efforts déployés par celles-ci en vue d’obtenir la libération du Dr Djalali pour des raisons humanitaires ».

Le courrier insiste également sur la nécessité de garantir à l’intéressé, dont l’« état de santé fragile » est mentionné, un traitement médical approprié en dehors de la prison.

La Commission rappelle enfin que le Conseil de l’UE a adopté, en avril 2025, de nouvelles sanctions contre des responsables iraniens impliqués dans des violations graves des droits de l’homme, parmi lesquelles « l’utilisation du système judiciaire comme outil de détention arbitraire ».

Cette position avait déjà été réaffirmée lors d’un débat au Parlement européen, le 18 juin dernier, où la commissaire européenne à la Recherche et l’Innovation Ekaterina Zaharieva, au nom de la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, avait assuré que l’Union continuerait de demander la libération du médecin et de « toutes les personnes ayant à la fois la nationalité d’un État membre de l’UE et la nationalité iranienne et faisant l’objet d’une détention arbitraire en Iran ».

Un symbole au-delà du cas individuel

Au-delà du sort personnel du Dr Djalali, la Commission européenne dénonce « la pratique regrettable consistant à détenir arbitrairement des citoyens de l’Union et des personnes à double nationalité en vue d’en tirer un profit politique ». Cette « diplomatie des otages » pratiquée par Téhéran illustre un risque majeur pour les chercheurs et les médecins exerçant dans des contextes géopolitiques instables.

Pour l’Union européenne, sa libération constitue un test de crédibilité en matière de défense des droits humains et de protection des citoyens.

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Écrit par Laurent Zanella21 août 2025
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