IAS 2025
Enfants vivant avec le VIH : l’âge et la dénutrition constituent des facteurs potentiels d’échec thérapeutique
Si de nouvelles données issues de l’essai international ODYSSEY confirment l’efficacité supérieure du dolutégravir par rapport aux traitements antirétroviraux standards en première ligne pédiatrique, elles mettent aussi en évidence certains facteurs prédictifs d’échec thérapeutique, en particulier chez les enfants les plus jeunes et ceux présentant un faible poids, et ce quelle que soit la stratégie thérapeutique.

Les nouvelles données présentées lors de l’IAS 2025 concernent 381 enfants initiant un traitement antirétroviral de première ligne : 189 sous traitement antirétroviral basé sur le dolutégravir, et 192 recevant une prise en charge standard (92% sous efavirenz).
La majorité d’entre eux (82%) vivaient en Afrique, 13% en Thaïlande et 5% en Europe. L’âge médian était de 10,5 ans, avec un taux médian de CD4 de 200 cellules. Le score z médian de l’IMC pour l’âge était de -0,58, soit légèrement en dessous de la normale, et près d’un enfant sur cinq (19%) présentait une pathologie de stade III/IV, selon la classification de l’OMS.
Moins d’échecs sous DTG, mais les plus jeunes restent vulnérables
Au terme de 96 semaines de suivi, 75 enfants avaient connu un échec thérapeutique : 24 au sein du groupe DTG, et 51 dans le groupe de traitement standard.
Ces résultats confirment la supériorité du dolutégravir. Le risque diminuait avec l’âge, mais restait significativement plus élevé chez les enfants les plus jeunes et dénutris. Les analyses multivariées ont identifié comme facteurs indépendants d’échec : un faible poids, un nombre bas de cellules CD4, la présence d’événements OMS de stade III/IV et la prise en charge en Afrique.
L’IMC pour l’âge et le taux de neutrophiles, présents en analyses multivariées, perdaient leur valeur prédictive après ajustement. Notons enfin que les facteurs de risque identifiés lors de cette nouvelle analyse apparaissent constants, quelle que soit la stratégie thérapeutique, et indépendants du dolutégravir.
Protéger les plus fragiles
L’essai ODYSSEY confirme que le dolutégravir est un traitement de première ligne efficace et supérieur aux stratégies classiques. Mais il met aussi en lumière une réalité préoccupante : les plus jeunes enfants, en particulier ceux en situation de malnutrition ou présentant une immunodépression avancée, demeurent à haut risque d’échec.
Identifier ces enfants dès l’initiation du traitement, leur assurer un soutien nutritionnel, social et médical, et développer des formulations mieux adaptées apparaissent comme des priorités absolues pour réduire la vulnérabilité des plus jeunes face au VIH.
Réf: Wyncoll J. et al Abstract 832, IAS 2025, Kigali.