79 % des produits suspects ont été achetés en pharmacie
Nutrivigilance : 98 % des signalements concernent des compléments alimentaires
En 2024, le point de contact Nutrivigilance a reçu 130 notifications d’effets indésirables liés à des denrées alimentaires. La majorité concernait des compléments alimentaires, selon le rapport annuel du service.

Le système de surveillance Nutrivigilance est actif depuis le 11 janvier 2024. Il vise à mieux recenser les effets indésirables de certains aliments. Quatre catégories sont concernées : les compléments alimentaires, les nouveaux aliments (comme les graines de chia ou les insectes), les aliments destinés à des groupes spécifiques (par exemple les préparations pour nourrissons) et les aliments enrichis en vitamines ou minéraux (tels que les boissons énergisantes ou les céréales du petit-déjeuner).
Les signalements doivent concerner des produits achetés en Belgique et dont les effets indésirables se sont manifestés en Belgique – y compris lorsque les produits ont été commandés en ligne. Les cas de mauvaise utilisation doivent également être déclarés.
Les compléments alimentaires en tête
Au cours de sa première année d’activité, le point de contact Nutrivigilance a reçu 167 notifications, dont 130 jugées recevables. La majorité des signalements (84 %) provenaient « d’opérateurs » tels que fabricants et distributeurs. Le reste émanait de citoyens, d’administrations et de professionnels de santé.
Pratiquement toutes les notifications (98 %) concernaient des compléments alimentaires ; les nouveaux aliments et les denrées destinées à des groupes spécifiques représentaient ensemble moins de 3 %. Le centre néerlandais de pharmacovigilance Lareb avait déjà rapporté une augmentation des problèmes liés aux compléments.
Parmi les signalements, 91,2 % concernaient des adultes et 8,8 % des jeunes de moins de 18 ans. Les usages les plus fréquemment mentionnés étaient des compléments contre la chute de cheveux, le stress, la fatigue, l’inconfort intestinal et l’inconfort articulaire. La SPF souligne toutefois que ces chiffres ne reflètent pas nécessairement la fréquence réelle de consommation de ces produits dans la population belge : lorsqu’une entreprise spécialisée dans les compléments pour les cheveux notifie systématiquement des effets indésirables, cela entraîne une surreprésentation de cette catégorie dans les statistiques.
Fait marquant, 79 % des produits suspects avaient été achetés en pharmacie. Ce constat confirme les données antérieures selon lesquelles deux tiers des compléments alimentaires sont vendus via les officines.
La SPF insiste enfin sur le fait que, quel que soit le lieu d’achat, la prudence reste de mise et que les consommateurs doivent strictement respecter les recommandations figurant sur l’étiquette concernant l’usage et la posologie.
Un meilleur signalement
Le rapport d’activité 2024 contient également des recommandations à l’attention des citoyens, des professionnels de santé et des opérateurs afin d’améliorer l’utilisation du système.
Il est ainsi demandé de toujours indiquer les dates exactes ou présumées de consommation, ainsi que la quantité ingérée. Ces informations permettent d’établir un lien entre la consommation et les effets indésirables, et de détecter plus rapidement les cas de mauvais usage.
L’usage associé – par exemple la prise d’un complément en combinaison avec un médicament – constitue également une donnée essentielle pour évaluer d’éventuelles interactions.
Les chiffres du rapport montrent en outre que le point de contact est encore peu connu. Le Centre antipoisons, plus identifié du grand public, a reçu en 2024 pas moins de 881 appels concernant des compléments alimentaires chez les enfants.
Utilisation sûre
Le SPF formule également des conseils concrets aux consommateurs pour une utilisation sûre :
- les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments et ne peuvent jamais remplacer un traitement médical ;
- méfiez-vous des produits qui promettent des miracles ou qui prétendent guérir ou prévenir des maladies ;
- demandez toujours conseil à un médecin ou à un professionnel de santé ;
- respectez les doses recommandées et les avertissements figurant sur l’étiquette ;
- soyez prudent avec les associations entre compléments alimentaires et médicaments, et consultez un médecin ou un pharmacien en cas de doute ;
- évitez une utilisation prolongée ou répétée ;
- n’achetez pas de compléments alimentaires ni d’autres denrées alimentaires à l’étranger via internet.