Les jeunes de 15 à 24 ans constituent le groupe le plus vulnérable
Près d'un Belge sur cinq souffre d'une maladie mentale
Près d'un Belge sur cinq souffre d'une maladie mentale. L'anxiété générale touche 13 % de la population et le nombre de Belges souffrant de dépression est passé à 13 %. C'est ce que révèle l'enquête de santé de Sciensano. Ces chiffres ne sont pas basés sur des diagnostics cliniques, mais sur des symptômes déclarés.
La santé mentale reste un défi majeur en Belgique. Tant le bien-être mental général que les troubles mentaux, tels que les troubles anxieux et la dépression, se sont détériorés au cours des 20 dernières années. Pour inverser la tendance, il faudra prendre des mesures, en particulier pour les groupes les plus vulnérables, affirme M. Sciensano.
Bien que six Belges sur dix continuent à jouir d'une bonne santé mentale, de plus en plus de personnes font état de stress, de problèmes de sommeil dus à l'inquiétude et de fatigue. Il s'agit là de symptômes de problèmes de santé mentale croissants.
Une personne sur dix se dit très insatisfaite de sa vie, une sur cinq est pessimiste quant à son avenir. Ces problèmes sont généralement plus importants chez les femmes et chez les personnes ayant un faible niveau d'éducation ou de revenu.
Les chiffres sont les plus mauvais en Wallonie, où ils ont continué à se dégrader. En Flandre, les chiffres sont encore les meilleurs, mais c'est là que la détérioration est la plus forte. Dans la région de Bruxelles, les chiffres sont stables.
Les troubles mentaux sont également en augmentation. L'anxiété générale touche désormais 13 % de la population (11 % en 2018). Le nombre de Belges souffrant de dépression est passé à 13 % (9 % en 2018). Les pensées suicidaires n'ont connu qu'une légère augmentation (6 %), mais le nombre de tentatives de suicide a augmenté, passant de deux sur mille à six sur mille.
Le groupe le plus vulnérable est celui des jeunes de 15 à 24 ans : près d'un sur quatre souffre d'un trouble anxieux et/ou d'une dépression, et les troubles alimentaires et les tentatives de suicide sont également plus fréquents chez eux.
La situation ne s'améliore pas
Les problèmes de bien-être mental et de maladie mentale sont suivis depuis 20 ans, mais la situation ne semble pas s'améliorer. D'autres recherches de Sciensano, comme l'étude BELHEALTH, ont montré que des facteurs tels que la solitude et le manque de contacts sociaux jouent un rôle important, car ils ont un impact négatif important sur la santé mentale.
Les personnes qui vivent seules ou qui ont un faible niveau d'éducation sont également plus susceptibles d'éprouver des sentiments de solitude et d'isolement social. Des crises majeures, telles que la crise économique, la pandémie de Covid-19 et le climat politique incertain au niveau international, peuvent également jouer un rôle.
Ces chiffres montrent que les problèmes de bien-être mental sont de plus en plus présents en Belgique. Ils soulignent la nécessité d'agir sur plusieurs fronts : il faut travailler davantage sur la prévention et améliorer l'accès à l'aide psychologique, en particulier pour les groupes les plus vulnérables : les femmes, les jeunes et les personnes en situation de faiblesse sociale.
À propos de l'enquête sur la santé
Ces chiffres ne sont pas basés sur des diagnostics cliniques, mais sur des symptômes déclarés par les intéressés selon des listes établies au niveau international. Les enquêtes sur le bien-être subjectif et les troubles mentaux font partie de la section "Santé mentale" de l'enquête sur la santé.
Les deux autres sections déjà publiées portent sur les services de santé et sur la santé et la société. Au début de cette année, les rapports sur l'état de santé et la qualité de vie, les déterminants de la santé et la prévention ont déjà été publiés.
Les résultats de l'enquête BELHEALTH sont également disponibles en ligne.