Master@Heart
La lipoprotéine (a), puissant indicateur du risque cardiovasculaire chez les sportifs
C’est ce que révèle une étude récente du consortium Master@Heart, une collaboration entre l’Université de Hasselt (UHasselt), l’Université d’Anvers (UAntwerpen) et la KU Leuven.
La lipoprotéine(a) / Lp(a), présente dans le sang, s’avère être un puissant indicateur du risque de maladies cardiaques cachées chez les sportifs. C’est ce que révèle une étude récente du consortium Master@Heart, un partenariat entre l’Université de Hasselt (UHasselt), l’Université d’Anvers (UAntwerpen) et la KU Leuven.
L’étude montre qu’une valeur élevée de Lp(a) est fortement associée à une calcification accrue des artères coronaires, même chez des hommes en bonne forme physique et apparemment en bonne santé, âgés de 45 à 70 ans. Les résultats sont publiés dans l'European Journal of Preventive Cardiology.
L’étude a inclus 558 hommes âgés de 45 à 70 ans, tous sans facteurs de risque classiques connus de maladies cardiovasculaires. Ils ont été répartis en trois groupes : des sportifs d’endurance de longue date, des sportifs ayant commencé après l’âge de 30 ans, et des hommes en bonne santé ne pratiquant pas de sport.
Un outil complémentaire précieux
Chez tous les participants, un scanner cardiaque a permis de détecter une éventuelle calcification des artères coronaires, un des signes précoces de maladie cardiaque. Le taux de lipoprotéine (a), ou Lp(a), a également été mesuré dans le sang.
Cette substance est en grande partie déterminée par la génétique et peut indiquer un risque accru de problèmes cardiaques. Les chercheurs ont aussi examiné si une valeur plus élevée de Lp(a) était liée à une calcification plus importante, même chez des personnes par ailleurs en bonne santé. Ils ont comparé les participants présentant des niveaux faibles et élevés de Lp(a), et analysé les effets d’une augmentation de dix unités, en tenant compte d’autres facteurs influençant la santé cardiaque, tels que l’âge, la tension artérielle et le cholestérol.
« L’activité physique régulière reste l’un des moyens les plus efficaces de prévenir les maladies cardiovasculaires », explique le Pr Guido Claessen, cardiologue au centre cardiaque de Hasselt, affilié au Jessa Ziekenhuis, à l’UHasselt et à la KU Leuven.
« Cependant, nos résultats montrent que certains sportifs d’endurance, intensifs, d’âge moyen, présentent parfois une calcification des artères coronaires plus importante que prévu. Cela ne signifie pas que le sport est mauvais pour la santé - au contraire, ses bienfaits sont considérables. Mais détecter les patients à risque dans ce groupe est difficile, car les facteurs de risque classiques comme l’hypertension, un cholestérol élevé ou le diabète sont souvent absents. C’est pourquoi le dosage de la Lp(a) constitue un outil complémentaire précieux : un simple test sanguin suffit à mesurer ce facteur de risque d’origine génétique. »
En identifiant les niveaux de Lp(a), les médecins peuvent donc intervenir à temps chez des personnes sportives qui, en apparence, présentent un faible risque.