Une découverte de la KU Leuven
Une molécule d’ARN aide les cellules de cancer cutané à échapper au système immunitaire
Des chercheurs de la KU Leuven ont identifié une molécule d’ARN qui permet aux mélanomes d’échapper à la surveillance immunitaire. En inhibant cette molécule, le système immunitaire redevient capable de reconnaître et d’attaquer les tumeurs. Ces résultats, publiés dans le Journal of Experimental Medicine, ouvrent des perspectives pour renforcer l'efficacité des immunothérapies existantes chez les patients.
Si les progrès de l’immunothérapie ont permis d'améliorer la prise en charge des mélanomes, une proportion non négligeable de patients ne répondent toujours pas aux traitements (pour cause de résistance ou d'effets secondaires).
Une équipe de la KU Leuven, dirigée par la Pr Eleonora Leucci, s'est penchée sur les mécanismes qui permettent aux cellules tumorales de contribuer à la résistance thérapeutique. Ces chercheurs ont découvert que la molécule d’ARN LISRR est spécifiquement exprimée dans les cellules cancéreuses, stimulant la production de certaines protéines qui permettent aux cellules tumorales de mieux neutraliser les défenses immunitaires.
"Ce mécanisme confère aux cellules cancéreuses une résistance aux attaques immunitaires, favorisant ainsi leur prolifération incontrôlée dans l’organisme", explique l'université dans un communiqué.
L’étude a été menée en collaboration avec le VIB-Centrum voor Kankerbiologie, l’European Institute of Oncology (IEO) à Milan et TransCure bioServices en France.
Comment briser cette protection ?
Les chercheurs ont inhibé l'expression de LISRR dans des cellules cancéreuses humaines, ainsi que dans des modèles précliniques en utilisant du tissu tumoral de patients. LISRR mise en silencieux, le système immunitaire a pu de nouveau cibler et attaquer la tumeur.
"Par ailleurs, la sensibilité des cellules tumorales à l’immunothérapie a été restaurée", détaillent les chercheurs.
"Nous avons constaté que LISRR n’est pas directement indispensable à la survie de la tumeur, mais constitue une barrière de protection active contre le système immunitaire. En bloquant LISRR, il devient possible de lever cette barrière", explique la Pre Leucci
Des perspectives pour d'autres types de cancer
Si cette étude met en lumière le rôle de LISRR dans le cadre du mélanome, des recherches supplémentaires sont nécessaires avant qu’une telle stratégie puisse être appliquée chez les patients. "La sécurité et l’efficacité d’une éventuelle thérapie doivent encore faire l’objet d’évaluations approfondies."
Les chercheurs étudieront à l'avenir si LISRR a des effets similaires dans d'autres types de tumeur où cette molécule est également exprimée.