Coronavirus
Les vaccins à ARN messager n'ont causé aucune hausse de la mortalité
Une vaste étude française menée par Epi-phare le confirme, allant ainsi à l'encontre de fausses théories répandues dans les milieux vaccinosceptiques : les vaccins à ARN messager (ARNm) contre le covid‑19 n’augmentent pas le risque de mortalité toutes causes à long terme.
Cette étude est la première au monde à avoir suivi, pendant près de quatre ans, près de 30 millions de personnes âgées de 18 à 59 ans, vaccinées ou non contre le covid-19.
En résumé :
- Une étude française sur 45 mois de suivi montre que la mortalité toutes causes confondues chez les personnes ayant reçu une première dose de vaccin anticovid à ARNm était de 0,4%, contre 0,6 % chez les personnes non vaccinées.
- L'incidence de la mortalité était inférieure de 25% chez les personnes ayant reçu le vaccin.
- Aucune association entre les vaccins et le risque d’infarctus, d’embolie pulmonaire ou d’AVC n’a été mise en évidence.
Des données sur près de 30 millions de Français
"Les vaccins à ARN messager (ARNm) contre le covid-19 n'augmentent pas le risque de mortalité toutes causes à long terme", résume, dans un communiqué, Epi-Phare, organisme français regroupant l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l'assurance maladie.
Les chercheurs publient les résultats de leur étude de pharmaco-épidémiologie dans la revue Jama Network Open.
Réalisée à partir du Système national des données de santé (SNDS), l'étude a examiné des données sur 22,7 millions de Français vaccinés entre mai et octobre 2021 et 5,9 millions de personnes non vaccinées au 1er novembre 2021, tous suivis sur une durée médiane de 45 mois.
La plupart des vaccins utilisés alors étaient ceux à ARN messager, soit de Moderna, soit de Pfizer/BioNTech.
Mortalité supérieure chez les non-vaccinés
Au total, sur les quatre années de suivi, 98.429 décès toutes causes (sur 22,7 millions de vaccinés, soit 0,4%) ont été observés chez les personnes vaccinées, contre 32.662 (sur 5.9 millions de non vaccinés, soit 0,6%) chez les non-vaccinés.
Les individus ayant reçu au moins une dose de vaccin à ARNm présentaient un risque de décès toutes causes réduit de 25%, comparativement aux non-vaccinés. "Par ailleurs, la mortalité liée à au covid-19 a été réduite de 74% chez les personnes vaccinées, confirmant l’efficacité de la vaccination contre les formes graves", souligne Epi-phare.
"On peut dire avec un grand degré de confiance qu'il n'y a pas d'augmentation du risque de mortalité après un vaccin covid", souligne Mahmoud Zureik, le chercheur qui a supervisé cette étude.
"Les principaux effets indésirables rapportés dans les jours suivant l'administration des vaccins étaient des effets de réactogénécité locale et systémique, non grave et se résolvant rapidement après la vaccination", explique encore Epi-phare. Dans une moindre mesure, des cas de myocardite et d’anaphylaxie ont également été observés, mais ils sont demeurés rares comparés au nombre total de personnes vaccinées et se sont révélés non létaux sauf cas rarissimes.
"Par ailleurs, aucune association entre les vaccins covid à ARNm et le risque d’infarctus du myocarde, d’embolie pulmonaire ou d’accident vasculaire cérébral n’a été mise en évidence."