Seulement 1,8% des dépenses de santé consacrées à la prévention
'Panorama de la santé' de l'OCDE : la prévention reste un point faible en Belgique
La Belgique fait partie des pays les plus performants de l'OCDE en matière de santé et de soins de santé. Néanmoins, certains domaines restent préoccupants, en particulier dans le domaine de la prévention et de l'utilisation rationnelle des médicaments.
C'est ce qui ressort du rapport Panorama de la santé 2025 de l'OCDE, publié jeudi 13 novembre. Notre pays obtient de meilleurs résultats que la moyenne de l'OCDE pour huit des dix indicateurs clés relatifs à la santé, aux facteurs de risque et à l'accès aux soins.
De bons indicateurs de santé
L'espérance de vie en Belgique est de 82,5 ans, soit 1,4 an de plus que la moyenne de l'OCDE. La mortalité évitable et la mortalité traitable sont toutes deux légèrement inférieures à la moyenne.
Face à ces chiffres favorables, le taux de suicide en Belgique est toutefois plus élevé que la moyenne de l'OCDE : 14 décès pour 100.000 habitants, contre 11 dans l'OCDE. Le pourcentage de personnes qui perçoivent leur santé comme mauvaise (8,3 %) est également légèrement supérieur à la moyenne.
Accès et qualité
La Belgique investit fortement dans la santé : 11 % du produit intérieur brut sont consacrés aux soins de santé, contre 9,3 % en moyenne dans l'OCDE. Les dépenses de santé par habitant, qui s'élèvent à 7.750 USD (PPA), sont nettement plus élevées que la moyenne de 5.967 USD.
Ces ressources abondantes se traduisent par une main-d'œuvre solide, avec 11,5 infirmières pour 1.000 habitants (moyenne de l'OCDE : 9,2) et 3,4 médecins pour 1.000 habitants (légèrement en dessous de la moyenne de 3,9). Il y a également plus de lits d'hôpitaux (5,4 pour 1.000 habitants contre 4,2 en moyenne) et plus de pharmaciens (128 pour 100.000 habitants contre 86 en moyenne).
Les soins de santé belges sont également très accessibles. 98 % de la population est couverte par l'assurance maladie obligatoire et à peine 1,3 % déclare ne pas avoir reçu les soins médicaux dont elle avait besoin. La part personnelle des dépenses de santé est de 26 %, juste au-dessus de la moyenne de l'OCDE (25 %).
La satisfaction à l'égard de la qualité des soins est également exceptionnellement élevée : 86 % des Belges sont satisfaits, contre seulement 64 % dans l'ensemble de l'OCDE.
Faible investissement dans la prévention
Autant la Belgique est douée pour soigner les malades, autant elle est médiocre pour les empêcher de tomber malades. Elle ne consacre que 1,8 % de ses dépenses de santé à la prévention, contre une moyenne de 3,4 % dans l'ensemble des pays de l'OCDE. Dans le pays le plus performant, le Canada, 6,9 % du budget est consacré à la prévention.
Le rapport souligne que la place de la prévention et de la santé publique dans le budget global des soins de santé n'a pas beaucoup changé après la pandémie de grippe A (Covid-19). Cela pourrait indiquer que les systèmes de soins de santé sont plus vulnérables que jamais à une crise sanitaire majeure.
Des domaines à améliorer
Dans le même temps, le rapport révèle également des domaines concrets à améliorer. Les médecins belges prescrivent des antibiotiques plus souvent que leurs collègues de l'OCDE (19 doses quotidiennes pour 1.000 habitants contre 16 en moyenne), et le nombre d'admissions hospitalières évitables est plus élevé (529 contre 473 pour 100.000 habitants).
Et bien que la Belgique dispose de moins de scanners CT, PET et MRI que la moyenne (40 par million d'habitants), ils sont utilisés de manière intensive : dans notre pays, 357 examens pour 1.000 habitants ont lieu chaque année, contre une moyenne de 277 pour l'OCDE.
La mortalité dans les 30 jours suivant une crise cardiaque (7 %) ou un accident vasculaire cérébral (8 %) est également légèrement supérieure à la moyenne de l'OCDE.
Consultez le rapport national de la Belgique ici.
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