Seule la politique du tabac obtient de bonnes notes dans l'indice de santé publique
La Belgique n'obtient qu'une faible note pour la promotion d'un mode de vie sain
La Belgique est en queue de peloton dans l'indice de santé publique, une nouvelle étude comparant les mesures de prévention en matière de santé dans 18 pays européens. Seule la politique antitabac de la Belgique obtient une bonne note.
L'indice de santé publique (ISP) compare la mise en œuvre de mesures scientifiquement recommandées pour promouvoir des modes de vie sains dans 18 pays européens. Il examine les mesures prises par les gouvernements dans quatre domaines : le tabac, l'alcool, la nutrition et l'activité physique.
Ces domaines sont considérés comme des facteurs de risque majeurs pour le développement de maladies non transmissibles évitables telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et l'obésité.
Une large majorité est favorable à une augmentation des droits d'accises sur le tabac et l'alcool si les recettes sont affectées à l'assurance maladie obligatoire.
Faible score de la Belgique
Le Royaume-Uni, la Finlande et l'Irlande ont obtenu les meilleurs résultats dans l'ISP. Ces pays ont obtenu les scores les plus élevés, suivis de près par la Norvège et la France.
L'Allemagne et la Suisse terminent aux deux dernières places, précédées par l'Autriche et le Luxembourg. La Belgique termine à la 14e place sur 18 pays, avec un score global de 44,1 sur 100 points.
Certains pays obtiennent de bons, voire de très bons résultats à l'ISP, bien que leur espérance de vie soit plus faible, comme la Grande-Bretagne et la Lituanie. L'équipe de recherche souligne qu'il ne s'agit pas d'un paradoxe, car la charge de morbidité élevée dans ces pays a souvent incité les gouvernements à prendre des mesures drastiques.
Politique anti-tabac
La Belgique se classe parmi les pays les plus en pointe (position 7, 59 points sur 100) en ce qui concerne les mesures de réduction du tabagisme. Les chefs de file que sont l'Irlande et le Royaume-Uni ont des accises très élevées sur le tabac, des réglementations étendues pour protéger les non-fumeurs, les enfants et les jeunes, et des emballages neutres sans logo ni inscription de marque.
Politique en matière d'alcool
À l'inverse, la Belgique échoue lamentablement dans la lutte contre la consommation d'alcool (11 points sur 40, 13e position). Les pays qui réussissent limitent la disponibilité de l'alcool, restreignent la publicité et freinent les ventes grâce à des politiques de prix cohérentes fondées sur la fiscalité.
Les chercheurs soulignent qu'une grande majorité (69 %) de la population allemande est favorable à une augmentation des droits d'accises sur le tabac et l'alcool, si tout ou partie des recettes sont affectées à l'assurance maladie obligatoire.
Une alimentation saine
L'indice de politique nutritionnelle examine six politiques qui favorisent une alimentation plus saine : les taxes sur les boissons non alcoolisées, les taxes sur les autres aliments riches en sucre, en graisses et/ou en sel, l'étiquetage nutritionnel obligatoire et intuitif, les restrictions sur la publicité pour les aliments malsains auprès des enfants et les normes de qualité obligatoires pour les repas scolaires.
Sur ces six mesures, la Belgique a seulement (depuis 2015) une taxe sur le sucre pour les boissons non alcoolisées. Au Royaume-Uni, quatre des six mesures sont en place.
Plus d'exercice
La promotion de l'activité physique laisse également à désirer en Belgique. Une activité physique suffisante n'est pas seulement encouragée par des programmes de santé, mais surtout par un environnement qui rend la marche, le vélo et l'activité physique dans la vie quotidienne faciles et naturels, affirment les chercheurs.
Le Danemark et la Norvège sont en tête de ce classement, mais avec des approches très différentes. Copenhague a fait du vélo et de la marche une priorité politique depuis des décennies, tandis que la Norvège intègre l'activité physique dans la vie quotidienne grâce à sa culture du plein air profondément ancrée.
Téléchargez le rapport completici (PDF).
Enquête bisannuelle
L'indice de santé publique (ISP) est un nouvel outil qui compare l'état de mise en œuvre des mesures scientifiquement recommandées pour promouvoir des modes de vie sains dans 18 pays européens. L'indice vise à identifier les faiblesses et les domaines d'amélioration des politiques de prévention allemandes et, sur la base des meilleures pratiques européennes, à fournir un élan pour un développement systématique.
Le PHI est un projet collaboratif de l'AOK Bundesverband ( l'association des caisses d'assurance maladie allemandes) et du Deutsches Krebsforschungszentrum (DKFZ). Il bénéficie du soutien scientifique d'une équipe de recherche interdisciplinaire de plusieurs universités allemandes.
Le prochain indice de santé publique est prévu pour 2027. L'indice sera alors mis à jour et, si possible, élargi pour inclure une comparaison paneuropéenne.