Organisation mondiale de la santé
La grippe frappe plus tôt que prévu, le pic attendu fin décembre
Plus précoce, plus virale, la grippe saisonnière frappe l’Europe de plein fouet. L’hiver commence à peine que l’alerte est déjà lancée, avec un nouveau sous-clade (K) qui apparaît dans 90% des cas confirmés de grippe, alerte l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU. L'OMS recommande dès lors aux citoyens de prendre des mesures pour se protéger.
Au moins 27 des 38 pays de la région 'Europe' de l’OMS enregistrent, en cette mi-décembre, une activité grippale "élevée", voire "très élevée".
Dans six pays - Irlande, Kirghizistan, Monténégro, Serbie, Slovénie et Royaume-Uni -, plus de la moitié des patients testés pour des symptômes grippaux ont été diagnostiqués positifs à la grippe.
Le seuil pas encore franchi chez nous
D'après le dernier bulletin de l'Institut de santé publique Sciensano (semaine 50), ce n'est pas encore le cas chez nous: l’incidence des consultations en médecine générale pour symptômes grippaux a diminué à 97 consultations pour 100.000 habitants durant la semaine 50, nous demeurons sous le seuil épidémique (cf. graphique ci-dessus).
La concentration de virus de la grippe dans les eaux usées augmente cependant, les labos constatent également une hausse et les hospitalisations augmentent elles aussi légèrement. Le seuil épidémique devrait logiquement être franchi dans les prochaines semaines.
Le sous-clade K du H3N2 prédominant
Le sous-clade K de la grippe A(H3N2) est à l'origine de 90% des cas de grippe confirmés en Europe. Ce nouveau variant, appelé aussi "J.2.4.1", a été observé pour la première fois en août en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il a, depuis, été détecté dans plus de 30 pays, selon Wenqing Zhang, la responsable de l’unité chargée des menaces respiratoires mondiales à l'OMS.
« Les données épidémiologiques actuelles n’indiquent pas d’augmentation de la gravité de la maladie, bien que cette mutation génétique entraîne une évolution notable du virus. »
« La grippe revient chaque hiver, mais cette année, c'est un peu différent », selon le Dr Hans Henri P. Kluge (photo ci-contre), directeur régional de l'OMS pour l'Europe. « Une nouvelle souche – A(H3N2) sous-clade K – est à l’origine des infections, bien qu’il n’y ait aucune preuve qu’elle provoque une maladie plus grave. »
L'épidémie de grippe devrait atteindre son pic entre la fin décembre et le début du mois de janvier. Comme lors des autres saisons, les enfants d’âge scolaire sont les principaux vecteurs de propagation dans la communauté.
Vaccination et gestes barrière
La vaccination reste la principale mesure préventive pour se prémunir contre les formes graves de la maladie, rappelle l'OMS. Les premières données provenant du Royaume-Uni confirment que le vaccin saisonnier actuel réduit le risque de complications liées au virus A(H3N2).
Cette protection est particulièrement importante pour les populations à risque, comme les personnes âgées, les personnes immunodéprimées, celles atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes, les nourrissons et les jeunes enfants. Le personnel soignant constitue également un groupe prioritaire pour la vaccination, afin de protéger à la fois sa propre santé et celle de ses patients.
L'OMS appelle en outre la population à adopter les mesures appropriées pour limiter la propagation du virus : rester chez soi en cas de maladie, maintenir une bonne hygiène des mains, éternuer ou tousser dans son coude, porter un masque en public en cas de symptômes, et aérer régulièrement son logement.
"Nos systèmes de santé bénéficient de plusieurs décennies d'expérience dans la gestion de la grippe, nous disposons de vaccins sûrs et d'un plan d'action clair comprenant des mesures de protection qui fonctionnent", conclut, sur une note rassurante, le Dr Hans Kluge.
