Délivrance à l'unité : les Shifters répondent à pharma.be
L’analyse du Shift Project sur la distribution unitaire des médicaments jugée sans pertinence ? Décryptage et réponse des Shifters.
Dans son rapport « Décarboner l’industrie du médicament », le Shift Project calculait que mettre en place la délivrance à l’unité pour les antibiotiques permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre associées de 14 %.
En plus de lutter contre le gaspillage lié aux médicaments distribués « en trop » car conditionnés en boîte, cette mesure induit de nombreux co-bénéfices : réduction des dépenses de santé, des cas d’automédication, du risque de surdosages ou de l’antibiorésistance… (lire les explications dans l’article complet ici).
C’est évidemment une mesure de bon sens, déjà mise en œuvre dans beaucoup de pays (Pays-Bas, Japon, Royaume Uni, Allemagne,…). Nous avons donc été surpris de lire dans le dernier paragraphe de l'article que, pour Caroline Ven de pharma.be, nos résultats n’ont tout simplement aucune pertinence car les conditionnements actuels ne sont pas des flacons de 1.000 comprimés…
Nous recommandons à pharma.be une lecture plus attentive du rapport du Shift Project. En effet, ses ingénieurs avaient aussi modélisé le scénario dans lequel le pharmacien ou la pharmacienne gardait le conditionnement actuel et devait découper les blisters de médicaments pour n’en délivrer que le nombre exact. Ce modèle aboutit, lui aussi, à une réduction de 10.1 % des émissions de gaz à effet de serre, ce qui nous paraît au contraire très pertinent.
« Nous recommandons à pharma.be une lecture plus attentive du rapport du Shift Project. Le bouleversement climatique, menace fondamentale pour la santé, doit retenir l’attention des professionnels. »
C’est logique, puisque les gélules en excès dans les boîtes seront délivrées lors d’une prescription ultérieure. Et en augmentant le conditionnement pour les pharmaciens (les fameux flacons de 1.000 comprimés mentionnés), on arrive donc à diminuer encore plus les émissions : de 14 à 17 % !
Le bouleversement climatique, menace fondamentale pour la santé comme le rappelle l’OMS, doit retenir l’attention des professionnels. Naturellement, ce changement important doit se faire main dans la main avec le secteur, pour évaluer les besoins de main d'œuvre et de financement pour les pharmaciens de ville, puisque ce sont ces points - et non l’impossibilité de décarboner - qui semblent poser problème.
Notre groupe de travail Santé espère que la mesure de dispensation à l'unité des antibiotiques, budgétée pour 2026, sera effectivement mise en œuvre !