Un antagoniste oral des récepteurs de la GnRH se montre rapidement efficace contre l'hyperménorrhée en présence d'un fibrome

PRIMROSE 1 et PRIMROSE 2 étaient deux études randomisées de phase 3 et contrôlées par placebo qui ont montré l'efficacité du linzagolix, un antagoniste oral des récepteurs de la GnRH, avec ou sansaddbacktherapy (ABT - 1 mg d'oestradiol + 0,5 mg d'acétate de noréthistérone) dans le fibrome utérin (1).
Une analyse secondaire de ces deux études visait à étudier la rapidité d'action du linzagolix sur la réduction significative de l'hyperménorrhée chez les participantes (2). Rappelons que ces dernières étaient âgées d'au moins 18 ans, qu'elles présentaient des fibromes utérins confirmés par échographie avec au moins un fibrome d'un diamètre ≥ 2 cm ou plusieurs petits fibromes avec un volume utérin calculé de >200 cm³, sans fibrome de diamètre > 12 cm, et qu'elles souffraient d'hyperménorrhée depuis pendant au moins deux cycles (l'hyperménorrhée étant définie comme des pertes sanguines menstruelles [PSM] ≥ 80 mL).
Les participantes éligibles ont été randomisées dans quatre groupes de traitement (linzagolix 100 mg et 200 mg, avec et sans ABT ainsi qu'un groupe placebo. Le critère principal d'efficacité de PRIMROSE 1 et 2 était des PSM ≤ 80 mL accompagnées d'une réduction d'au moins 50 % par rapport au début de l'étude, dans les 28 jours précédant la semaine 24. Les critères secondaires à la semaine 24 comprenaient le délai avant réduction des PSM, l'incidence de l'aménorrhée, le délai avant aménorrhée, le nombre de jours de saignement utérin au cours des 28 derniers jours précédant la semaine 24, et le taux d'hémoglobine chez les participantes anémiques au départ.
La réduction significative des PMS a été nettement plus rapide dans les groupes traités par linzagolix que dans le groupe placebo, avec un délai médian de moins de quatre semaines pour la plupart des stratégies comprenant du linzagolix (sauf à 100 mg pris isolément). L'effet le plus rapide a été observé avec le linzagolix 200 mg, avec ou sans ABT, avec un délai médian de seulement trois jours.
L'incidence cumulée d'une réduction significative des PSM à la semaine 4, maintenue jusqu'à la semaine 24, était également nettement plus élevée dans les groupes linzagolix que dans le groupe placebo : parmi les quatre groupes linzagolix, 23,2 % à 68,1 % des participantes ont atteint cette réduction contre seulement 7,8 % dans le groupe placebo.
En résumé, pour les auteurs, le traitement non invasif que constitue le linzagolix est globalement associé à un effet très rapide et durable sur les pertes menstruelles abondantes des femmes souffrant de fibromes utérins. Ils ajoutent que les recherches futures devraient préciser le schéma posologique et la séquence d'administration optimaux du linzagolix, pour assurer au long cours le maintien de l'amélioration des symptômes chez ces patientes.
Références :
1. Donnez J, Taylor HS, Stewart EA, Bradley L, Marsh E, Archer D et al. Linzagolix with and without hormonal add-back therapy for the treatment of symptomatic uterine fibroids: two randomised, placebo-controlled, phase 3 trials. Lancet. 2022 Sep 17;400(10356):896-907. doi: 10.1016/S0140-6736(22)01475-1.
2. Donnez J, Becker CM, Mangler M, Paszkowski M, Paszkowski T, St-Pierre J et al. Linzagolix rapidly reduces heavy menstrual bleeding in women with uterine fibroids: an analysis of the PRIMROSE 1 and 2 trials. FertilSteril. 2025 Jan 3:S0015-0282(24)02465-8. doi: 10.1016/j.fertnstert.2024.12.031