Des résultats prometteurs pour de nouveaux antirétroviraux à longue durée d’action

Mai 2025 - Dans le cadre d’études de phase 2a « proof of concept » dont les résultats ont été présentés, en grande première, lors de la CROI, deux nouveaux antirétroviraux à longue durée d’action - VH-184 et VH-499 - ont démontré une puissance virologique similaire à celle des principaux antirétroviraux actuellement disponibles.
VH-184
VH-184 est un inhibiteur de l’intégrase de troisième génération choisi pour son activité contre le VIH résistant aux inhibiteurs de l'intégrase de deuxième génération dolutégravir et bictégravir. Le VH-184 est en cours de développement en tant que traitement antirétroviral qui pourra être administré par injection potentiellement tous les six mois.
L’étude de phase 2a [1] présentée à la CROI avait pour objectif d’évaluer l'efficacité, la sécurité et la tolérance du VH-184 chez les personnes vivant avec le VIH-1. L'étude randomisée, menée en double aveugle et contrôlée par placebo, a évalué l’administration de VH-184 en monothérapie orale chez des adultes séropositifs, naïfs de traitement antirétroviral, présentant des charges virales d'au moins 3000 copies. Au total, 22 participants ont été inclus et randomisés pour recevoir soit VH-184 à des doses de 10 mg (n=6), 50 mg (n=6) ou 300 mg (n=7), soit un placebo (n=3). Les participants se sont vus administrer le VH-184 par voie orale ou le placebo aux jours 1, 4 et 7, suivi de l'initiation du traitement antirétroviral standard après la phase de monothérapie. Le critère d'évaluation principal de l'étude était la réduction de la charge virale entre l’inclusion et le jour 10.
Les résultats ont montré que l’administration de VH-184 a permis une baisse rapide et puissante de la charge virale.
La réduction maximale moyenne de la charge virale était de -1,17 log10 copies pour la dose de 10 mg, -2,15 log10 copies pour la dose de 50 mg et -2,31 log10 copies pour la dose de 300 mg. Il est important de noter que les diminutions maximales de la charge virale observées lors de cette étude sont similaires à celles enregistrées dans l'essai « proof of concept » de phase 2a pour le dolutégravir (-1,51 à -2,46 log10 copies), confirmant que le VH-184 a une puissance similaire au dolutégravir.
Aucun participant n'a développé de résistance au VH-184 au jour 10. Le VH-184 a été bien toléré, sans événements indésirables graves ou interruptions dues à des effets secondaires. Tous les événements indésirables ont été classés comme légers (grade 1 ou 2).
Bien que cette étude ait testé une formulation orale pour évaluer l'efficacité de la molécule à court terme, VH-184 sera développé sous forme injectable à action prolongée. Une étude de sécurité et de pharmacocinétique de phase 1 d'une version injectable du VH-184 recrute actuellement des personnes séronégatives aux États-Unis.
VH-499
VH-499 est un inhibiteur expérimental de la capside du VIH-1. L'étude de phase 2a du VH-499 [2] a testé, à ce stade, des doses orales afin d’évaluer innocuité et efficacité virologique chez les adultes séropositifs naïfs de traitement antirétroviral.
L'étude a recruté 23 participants dont la charge virale était supérieure à 3.000 copies, qui ont été randomisés pour recevoir soit VH-499 à des doses de 25 mg (n=7), 100 mg (n=6) ou 250 mg (n=7), soit un placebo (n=3) les jours 1 et 6. Le critère d'évaluation principal de l'étude était la diminution maximale de la charge virale entre l’inclusion et le jour 10.
Les résultats montrent que VH-499 a permis une baisse rapide et puissante de la charge virale. La réduction maximale moyenne de celle-ci était de -1,83 log10 copies pour la dose de 25 mg, -1,8 log10 copies pour la dose de 100 mg et -2,17 log10 copies pour la dose de 250 mg. Seul un participant recevant la dose de 25 mg a développé une mutation de résistance aux inhibiteurs de la capside. Ce participant a, par la suite, récupéré une charge virale indétectable sous combinaison antirétrovirale associant dolutégravir et lamivudine. Le VH-499 a été bien toléré, sans événements indésirables graves ou interruption de traitement en raison d'effets secondaires. Les événements indésirables signalés étaient tous légers (grade 1 ou 2).
Suite à ces résultats encourageants, deux essais cliniques de phase 1 ont été lancés pour évaluer l'innocuité et la pharmacocinétique d’une administration SC et IM du VH-499 auprès de participants volontaires séronégatifs.
Réf:
1. Rogg L. et al. Abstract 152, CROI 2025, San Francisco.
2. Griesel R. et al. Abstract 153, CROI 2025, San Francisco.