Des anticorps de lamas... pour mieux lutter contre les coronavirus
12 juin 2025 - Des chercheurs du Vlaams Instituut voor Biotechnologie (VIB) et de l'Université de Gand ont découvert des anticorps qui offrent une forte protection contre les coronavirus : des anticorps issus de lamas.
De nombreux traitements contre les coronavirus à base d'anticorps perdent de leur efficacité à l'apparition de nouveaux variants car ceux-ci ciblent des régions du virus sensibles aux mutations.
Des chercheurs belges (VIB - UGent) ont réussi à contourner ce problème en se concentrant sur une région plus stable de la protéine prion, qui joue un rôle clé dans la fusion du virus avec la cellule, début du processus d'infection.
Pour trouver des anticorps qui reconnaissent cette partie du virus, les scientifiques travaillent depuis des années avec des lamas qui produisent des anticorps plus petits que ceux des humains et d'autres mammifères. Ces anticorps protègent contre le SARS-CoV-1 et plusieurs variants du SARS-CoV-2. Les expérimentations animales ont montré que le nouveau traitement offre une forte protection contre l'infection, même à faible dose. Dans des rares cas de mutation, le virus s'avère beaucoup moins contagieux.
"Cette découverte représente une étape importante vers des traitements antiviraux durables et largement efficaces pour le covid et d'autres maladies causées par les coronavirus", expliquent les scientifiques.
Le site de l'équipe du VIB-UGent dédié aux recherches sur les anticorps de lama
Dès 2016, ces chercheurs avaient déjà réussi à isoler et caractériser un petit anticorps de lama dirigé contre le SARS-CoV-1, le virus responsable de l'épidémie de SRAS en 2003, et contre le MERS-CoV, qui apparaît régulièrement depuis 2012. La pandémie de covid-19, début 2020, a intensifié la recherche d'anticorps contre le virus. Xavier Saelens, Nico Callewaert et leurs équipes du VIB-UGent Center for Medical Biotechnology apportent, aujourd'hui encore, leurs connaissances et années d'expertise dans le développement d'inhibiteurs de virus et d'anticorps. Pour transformer leur découverte en molécule pour un futur traitement, ils ont créé une start-up: ExeVir Bio.