Médecins du monde
Médecins du monde veut empêcher la destruction des contraceptifs USAID
Médecins du Monde et la Liga van de rechten van de mens, ainsi que 14 organisations actives dans le domaine des droits médicaux, sexuels et reproductifs, demandent au gouvernement d'empêcher la destruction prévue d'un stock de contraceptifs de l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
Filip Ceulemans
Le stock de contraceptifs de l'USAID, d'une valeur de 8,4 millions d'euros, se trouve actuellement à Geel (entre Anvers et Hasselt). S'il n'en tenait qu'aux autorités américaines, ce stock serait bientôt envoyé en France pour y être détruit. Ce stock comprend des millions de préservatifs, de pilules contraceptives et de médicaments contre le VIH.
Dans leur lettre au gouvernement belge, les organisations lui demandent de prendre des mesures urgentes pour arrêter le transport et empêcher la destruction du stock. La lettre a été remise aux cabinets des ministres de la Santé publique Frank Vandenbroucke et des Affaires étrangères Maxime Prévot.
L'USAID abuse des droits de propriété
Selon Médecins du monde et la Liga van de rechten van de mens, le gouvernement dispose de tous les moyens légaux pour arrêter le transport. « Détruire une telle quantité de contraceptifs viole l'obligation internationalement ratifiée d'assurer l'accès des femmes aux soins reproductifs », ont-elles déclaré. « En outre, on peut affirmer que l'USAID, en tant que propriétaire du stock, abuse manifestement de ses droits de propriété », ont déclaré Alexis Deswaef et Selma Benkhelifa, avocats consultés par les organisations.
« Dans le climat actuel de conflit, de guerre et de besoins humanitaires pressants, cette décision est non seulement immorale, mais aussi économiquement absurde et contre-productive », a déclaré Pilar Martinez, directrice des projets internationaux de Médecins du monde. « Nous parlons de produits qui sont prêts à être déployés immédiatement : la République démocratique du Congo, par exemple, se dirige vers une pénurie absolue de médicaments antirétroviraux. Le prix de cette destruction se paiera aussi en vies humaines ». Elle souligne également que la destruction pourrait créer un dangereux précédent. « Il est impératif d'éviter que cette logique de destruction ne s'étende à d'autres stocks et à d'autres domaines. »
Prendre ses responsabilités
Médecins du Monde et les organisations cosignataires demandent à la Belgique de mettre fin à ce gaspillage inacceptable et de trouver une solution pour que ces médicaments puissent être utilisés là où les besoins sont les plus importants : « La Belgique doit prendre ses responsabilités pour continuer à défendre les droits humains fondamentaux. »