Journée mondiale
Un "mod" de jeux vidéo pour sensibiliser au don d'organes
L'ASBL "Re-born to be alive", active dans la sensibilisation au don d'organes, lance, ce 13 août, la campagne "Virtual Donnors", à l'occasion de la Journée internationale du don d'organes. Elle propose aux amateurs de jeux vidéo un "mod" inédit pour Minecraft, Baldur's Gate et Fortnite lors de leur enregistrement sur la liste des donneurs d'organes.
1.474 patients en attente de greffe
En Belgique, près de 1.500 personnes figurent actuellement sur liste d'attente pour une transplantation d'organe vitale, un chiffre stable depuis plusieurs années, selon Re-born to be alive.
Cette situation est notamment liée au fait que les familles conservent un droit d'opposition au moment du décès des potentiels donneurs, même si chaque citoyen est normalement automatiquement considéré comme donneur, sauf mention contraire (opt-out). Il est donc indispensable de s'enregistrer explicitement comme donneur, plaide l'ASBL.
Trois jeux vidéo hyper connus
Re-born a décidé, cette année, de lancer une campagne visant tout spécifiquement les amateurs de jeux vidéo, pour les sensibiliser au don.
Le principe: toute personne s'enregistrant comme donneur d'organes obtient l'accès à un "mod" - soit l'extension d'un jeu déjà existant développée par la communauté - pour Minecraft, Baldur's Gate ou Fortnite, trois jeux multijoueurs populaires dans lequel un mécanisme central a été modifié (= "mod"). Une initiative inédite, qui associe gaming et solidarité citoyenne.
Avec ce mod, chaque fois qu'un joueur meurt dans le jeu,
huit de ses amis reçoivent une vie supplémentaire.

Avec ce mod, chaque fois qu'un joueur meurt dans le jeu, huit de ses amis reçoivent une vie supplémentaire: "Quand une partie se termine pour l'un, huit nouvelles vies peuvent commencer." Une façon de représenter le fait qu'un seul donneur d'organes peut sauver jusqu'à huit vies (à télécharger ici).
15% de dons potentiels "perdus"
"La plupart des gens savent que la Belgique fonctionne avec un système d'opt-out, mais ils sous-estiment l'importance de s'enregistrer activement", explique Stephanie Keustermans, fondatrice de Re-born to be alive. "Trop souvent, les familles doutent, refusent ou ignorent simplement ce qu'aurait souhaité la personne défunte. Avec Virtual Donors, nous voulons ouvrir le débat sous un angle différent : l'enregistrement (via le site masanté.be, NdlR) n'est pas une simple formalité administrative, mais un acte de responsabilité."
Ce que confirme le Pr Eric Hoste, président de l'Association belge de transplantation (BTS) et responsable du Centre de transplantation de l'UZ Gand : "Nous devons continuer à miser sur la clarté, un choix enregistré apporte une tranquillité d'esprit à la famille, accélère les décisions médicales et sauve des vies. Aussi évident que le système puisse paraître, il reste tributaire des choix humains. Et cela commence par un enregistrement."
Selon les chiffres du SPF Santé publique, environ 15% des dons potentiels n'aboutissent pas, car les proches décident de ne pas donner leur accord.

Quelques chiffres clés
En 2024, la Belgique a connu le nombre le plus élevé de donneurs effectifs par million d’habitants au sein d’Eurotransplant: le pays a enregistré une augmentation de 8,5% des transplantations d’organes et une baisse de 7,5% des décès sur les listes d’attente.
Pourtant, la liste reste longue, notamment pour les patients en attente d’une greffe de rein, qui représentent la majorité des cas.
Début 2025, 1.167 personnes attendaient encore une transplantation rénale.
Parallèlement, le nombre de personnes s’étant explicitement enregistrées comme donneurs a atteint en 2023 un record de 480.552 – un chiffre historique, mais qui reste une fraction de la population.