Vih

Conférence IAS 2025

Facteurs prédictifs d’un gain pondéral sous TAR : au-delà des molécules, le patient  

Présentés dans le cadre de la conférence IAS 2025, les résultats d’une étude observationnelle et rétrospective américaine de grande ampleur révèlent que les facteurs prédictifs majeurs d’un gain pondéral significatif sous traitement antirétroviral sont principalement liés au patient, au travers de ses caractéristiques sociales, démographiques et immunitaires, et non à la classe d’antirétroviraux utilisés.  

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© Joachim Schnurle (via Unsplash)

La prise de poids observée chez certaines personnes vivant avec le VIH et sous traitement antirétroviral est devenue un sujet de préoccupation clinique croissant.  
Si ses causes restent multiples, leur identification précise demeure essentielle pour anticiper les risques métaboliques à long terme.

D’où l’intérêt des participants à la conférence de Kigali pour la présentation des résultats d’une vaste étude observationnelle et rétrospective, portant sur l’analyse des données de quelque 10.413 patients américains vivant avec le VIH et suivis entre 2015 et 2023. 

Facteurs prédictifs

Tous les patients étaient sous traitement antirétroviral, et présentaient une charge virale < 200 copies/ml à l’inclusion.  

L’analyse longitudinale montre qu’au terme d’une période de suivi de trois ans, 41% des participants avaient perdu du poids ou étaient demeurés stables, 26% présentaient un gain pondéral équivalent à 5% de leur poids initial et 12% avaient enregistré une augmentation ≥ 10%, franchissant ainsi une catégorie supérieure d’IMC.  

Les analyses multivariées ont identifié les facteurs prédictifs suivants comme significatifs d’un gain pondéral marqué : l’âge < 30 ans, la race afro-américaine, le sexe féminin, la présence d’un taux de cellules CD4 inférieur à 200 cellules lors de l’instauration du traitement antirétroviral, ainsi qu’une consommation élevée de drogues injectables.  

Un fait intrigant

À l’inverse, ni la classe thérapeutique actuelle, ni les changements de traitement au cours des trois années étudiées n’ont exercé d’effet significatif sur le risque de prise de poids ≥ 10%.

 Fait intrigant, les patients ayant changé de traitement antirétroviral (passage de TAF vers TDF) plus de 12 mois avant le début de l’étude présentaient un risque réduit de prise de poids ≥ 10%, ainsi que de changement de catégorie d’IMC par rapport aux patients qui n’avaient pas été exposés à ces deux molécules.  

La raison pour laquelle le traitement avant la période d'étude plutôt que pendant la période d'étude a influencé la prise de poids n'est pas claire et nécessite donc d'autres recherches.  

Surveillance renforcée

Ces nouvelles données invitent à une surveillance renforcée des patients présentant ces profils à risque dès leur mise sous traitement antirétroviral, et à envisager des stratégies précoces de prévention métabolique.  

Au-delà de l’optimisation du traitement et du choix des antirétroviraux, c’est la prise en compte de l’ensemble du contexte clinique et sociodémographique qui apparaît déterminante pour prévenir les complications associées à la prise de poids au sein de cette population. 

Réf.: Elion R. et al. Abstract OAB0204, IAS 2025, Kigali. 

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Écrit par Dr Jean-Luc Schouveller26 août 2025
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