Conférence IAS 2025
Face au gain pondéral sous TAR, changer d’antirétroviral : DO-IT or not ?
Modifier un traitement antirétroviral contenant une (ou des) molécule supposée entraîner un gain pondéral offre-t-il une réelle opportunité de limiter la prise de poids ? Telle est la question à laquelle a voulu répondre l’étude DO-IT dont les résultats ont été présentés à Kigali.
Parmi les diverses stratégies élaborées pour tenter de limiter le gain pondéral sous traitement antirétroviral, une des plus usitées consiste à remplacer les molécules antirétrovirales supposées entraîner une prise de poids par des molécules qui n’ont pas démontré d’impact sur le poids corporel.
Appliquée de manière plus ou moins empirique, cette stratégie n’était pas encore passée sous le feu des essais cliniques pour révéler (ou non) son intérêt et efficacité.
Chose faite, à présent, avec l’étude DO-IT dirigée par le Dr John Koethe (Vanderbilt University).

L’étude DO-IT
Cet essai contrôlé et randomisé avait pour objectif principal d’examiner si le changement de molécules associées à la prise de poids aiderait les patients à perdre du poids.
L'étude a recruté 145 personnes obèses vivant avec le VIH dont la charge virale était indétectable sous des schémas thérapeutiques contenant un inhibiteur d'intégrase et TAF.
Les participants ont été randomisés soit pour poursuivre le traitement existant, soit passer à la doravirine et au TDF, soit encore passer à la doravirine tout en continuant TAF.
Pas de différences significatives
Les résultats, présentés à l’IAS 2025, révèlent que les patients des trois groupes pris en compte perdaient tous de petites quantités de poids sur un suivi total de 48 semaines, mais qu'il n'y avait pas de différences statistiquement significatives entre les stratégies de changement et la poursuite du traitement existant.
Ceux qui demeurent sous le traitement existant ont perdu 1,84 kg, contre 2,73 kg pour ceux qui sont passés à la doravirine associée au TDF et 0,47 kg pour ceux qui sont passés à la doravirine associée au TAF.
Des facteurs tels que la race, le sexe, l'âge et le type d'inhibiteur de l'intégrase n'ont pas affecté les résultats concernant le poids.
Meilleure hygiène de vie
Dans ses conclusions, le Dr Koethe s’est dit rassuré de constater une perte de poids dans les trois bras de l’étude, suggérant que la participation à l'étude elle-même a peut-être encouragé l’adoption de comportements plus sains.
Il exhorte les cliniciens à arrêter de courir après le changement de stratégie thérapeutique comme moyen de gérer le poids, et préconise de se concentrer plutôt sur des interventions complètes, ce compris sur l’hygiène de vie (alimentation et exercice physique) lors de l’initiation ou du changement de traitement antirétroviral.
Réf.: Koethe J. et al. Abstract OAB0206LB, IAS 2025, Kigali.