MAHA 2025
Un souffle d'air pour les hôpitaux, mais le secteur reste financièrement fragile
Par rapport aux deux exercices précédents marqués par une forte dégradation, la situation financière des hôpitaux s'améliore légèrement en 2024, ressort-il de l'étude Model for Automatic Hospital Analyses (MAHA) publiée mercredi par Belfius. Le secteur reste toutefois fragile, avec une activité de base qui reste dans le rouge, en dépit de la forte baisse des coûts énergétiques.
L'enquête passe au crible les comptes de 80 hôpitaux généraux (mais pas les sept hôpitaux universitaires académiques).
Elle met d'abord en lumière la poursuite d'une transformation structurelle, avec une transition vers l'hospitalisation de jour qui se renforce. Les admissions chirurgicales de jour ont ainsi progressé de 2,9% sur un an pour atteindre 764.000 interventions, et les activités non chirurgicales (comme la chimiothérapie) ont augmenté de 6,1%.
Par rapport à 2019, ces volumes sont désormais supérieurs de 37% en chirurgie et de 21% en non chirurgical.
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Les urgences, recensées pour la première fois, totalisent 3,7 millions d'inscriptions, dont 46% débouchent sur une hospitalisation classique (au moins 1 nuitée).
Sur le plan financier, le résultat d'exploitation s'améliore spectaculairement. Le déficit est ainsi ramené à -29 millions euros (-0,1% du chiffre d'affaires), contre -174 millions d'euros en 2023.
Cette évolution tient à une croissance du chiffre d'affaires plus rapide (21,8 milliards, +6,3%) que celle des coûts (23,7 milliards, +5,8%), à des recettes dynamiques issues des honoraires médicaux (+8,3%) et des produits pharmaceutiques (+8,5%), ainsi qu'à une baisse marquée des coûts énergétiques (-35%) équivalant à quelque 130 millions euros.
Mais malgré ce redressement, le résultat courant (performance normale, sans les éléments exceptionnels) reste déficitaire, à -42 millions d'euros (-0,2% du chiffre d'affaires).
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Cette marge insuffisante laisse les hôpitaux vulnérables aux chocs externes et limite leur capacité d'investissement. Seules 18 institutions parviennent à générer une marge courante supérieure à 1% du chiffre d'affaires, seuil considéré comme robuste, tandis que 37 hôpitaux sur 80 présentent un déficit.
Globalement, la Flandre apparaît en meilleure situation que la Wallonie, qui elle-même devance Bruxelles.