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Et mon rein, Docteur? Recommandations de bonne pratique de la maladie rénale chronique dans la population à risque

10 juin 2025 - La maladie rénale chronique constitue un problème de santé mondial croissant en raison de sa prévalence, de son impact sur la morbi/mortalité et de son impact financier. Étude qualitative sur un échantillon de médecins généralistes de la province de Liège pour des recommandations de bonne pratique pour une population à risque.

Maladie rénale
© Getty Images

Le rôle crucial des médecins généralistes dans la prise en charge de la maladie rénale chronique est renforcé par la pénurie de néphrologues en Belgique et le sous-diagnostic documenté de cette pathologie. Ce travail vise à identifier les obstacles au diagnostic et à la prise en charge de la maladie rénale chronique, avec l’espoir de proposer des pistes d’amélioration.

Méthodologie

Pour atteindre ces objectifs, une recherche qualitative a été menée à travers quatre focus groupes réunissant au total 30 médecins généralistes. Les données ainsi recueillies ont été analysées de manière thématique pour extraire les tendances et les défis principaux.

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La définition de la maladie rénale chronique est souvent mal comprise par les généralistes, qui confondent le terme avec l’insuffisance rénale chronique.

Résultats

La définition de la maladie rénale chronique est souvent mal comprise par les médecins généralistes, qui confondent fréquemment ce terme avec celui d’insuffisance rénale chronique. Le dépistage de la pathologie se concentre principalement sur le dosage de la glomerular filtration rate (GFR), avec un manque de prise en compte du dosage de l’albuminurie.

En ce qui concerne la prise en charge, les médecins se sentent parfois démunis, en raison de la perception d’un éventail limité d’options thérapeutiques. Une fois les recommandations transmises, les médecins interrogés expriment leur surprise quant à certains points, comme l’importance du dosage de l’albuminurie dans la population à risque et l’utilisation de certains médicaments dans le traitement de cette pathologie. Plusieurs idées émergent quant à l’amélioration de la prise en charge de cette pathologie.

Conclusion

Notre étude confirme le rôle essentiel des médecins généralistes dans le dépistage et la prise en charge de la maladie rénale chronique. Cependant, il est nécessaire de renforcer la formation de ces professionnels pour une meilleure gestion de cette pathologie.

Promotrice : Dre Florine Emonts-Gast

Logo Prix du GPour la 24e année consécutive, Le journal du Médecin organise, en partenariat avec la SSM-J (la section qui, au sein de la SSMG, s'adresse plus particulièrement aux jeunes médecins généralistes), le « Prix du Généraliste », qui vise à faire connaître et à récompenser les travaux de fin d'études de jeunes médecins francophones sélectionnés par leurs universités (ULB, UCLouvain et ULiège), dans le cadre de leur master de spécialisation en médecine générale (promotion 2023-2024).
Vous découvrirez les différentes candidates (que des jeunes femmes, cette année)  au fil de nos éditions, ainsi que sur notre site : www.lejournaldumedecin.com. Deux prix seront attribués, et décernés lors de la journée annuelle « jeunes médecins » organisée l'automne prochain par la SSM-J : d'une part, un prix décerné par la SSM-J, et de l'autre, le prix des lecteurs et lectrices du journal du Médecin, qui voteront en ligne pour le TFE qui aura le plus retenu leur attention.

Qui êtes-vous, Docteure Marie Petitjean ?

Dre Marie PetitjeanJe n’avais absolument pas envisagé de faire la médecine générale, au départ. C’était même une spécialité que j’excluais complètement, avec l’image réductrice que beaucoup peuvent avoir : celle de médecins qui soignent des angines. J’avais passé, avec succès, les concours de cardiologie et d’oncologie. Puis j’ai décidé, de manière très réfléchie, de me diriger vers la médecine générale. L’hôpital n’était pas un environnement dans lequel je me projetais pleinement, j’y voyais davantage une logique d’entreprise qu’un lieu centré sur l’humain. Or, c’est précisément ce besoin d’humanité, de proximité et de lien avec les patients qui m’a guidée. Là où l’hôpital m’imposait de me concentrer sur un organe ou un aspect isolé de la personne, la médecine générale me permet d’envisager le patient dans toute sa complexité, dans son contexte de vie, et avec tout ce que cela implique. Et c’est cela, profondément, qui me nourrit ; C’est cette proximité, ce lien humain, qui donne tout son sens à mon métier.

Je vis au Cap-Vert actuellement, où j’ai fait le choix de prendre un temps de pause après mes études. Ces dernières années ont été intenses et éprouvantes, tant sur le plan humain qu’émotionnel. J’ai ressenti le besoin de me recentrer, de faire le point sur ma trajectoire et de réfléchir à la manière dont je souhaite exercer la médecine à l’avenir. Ce temps de recul m’a permis de me reconnecter à moi-même, de retrouver du sens, et d’envisager plus sereinement mon retour progressif vers la pratique médicale. Ici, j’ai entamé les démarches pour pouvoir exercer comme médecin, en attendant je travaille dans une école en tant que professeure de mathématiques et de sciences. Cette expérience en dehors du cadre médical m’apporte un regard nouveau. Observer la médecine locale à distance est aussi une forme d’apprentissage. Le système est très différent du nôtre, plus limité en ressources, ce qui pousse les médecins à être extrêmement polyvalents. Cela force l’admiration et m’inspire dans ma propre réflexion sur le rôle que je veux jouer en tant que médecin.

« Là où l’hôpital m’imposait de me concentrer sur un organe ou un aspect isolé de la personne, la médecine générale me permet d’envisager le patient dans toute sa complexité, c’est cela qui me nourrit. »

J’aime pouvoir accompagner des personnes à tous les âges de la vie, du nourrisson à la personne âgée, et garder ce fil conducteur dans la continuité du soin. La médecine générale est une spécialité qui permet de se re-spécialiser dans les domaines qui nous passionnent : gynécologie, addictologie, soins en milieu pénitentiaire, pédiatrie… J’ai eu la chance de travailler pendant un an dans une association venant en aide aux personnes en situation de prostitution. Une expérience extrêmement enrichissante, peu d’autres spécialités l’auraient permis. Autre aspect très fort pour moi : l’accompagnement des patients en fin de vie. C’est une part très prenante du métier, parfois exigeante émotionnellement, mais profondément humaine. Pouvoir offrir une présence, un accompagnement digne, respectueux et bienveillant à ces moments-là, est quelque chose que je considère comme un privilège. C’est un partage de vie intime, et je remercie profondément les patients de nous faire cette confiance.

Il y a des papiers pour tout et n'importe quoi dans notre pratique ! La charge administrative est clairement ce que j’apprécie le moins. Malheureusement, cette charge risque de continuer à croître au point que, dans un futur proche, on passera plus de temps à remplir des papiers qu'à s’occuper des patients ! Malgré les stages avant de commencer à travailler, on n'est jamais réellement prêt pour la réalité du terrain. J’ai travaillé dans des milieux où la toxicomanie était très présente, dans des situations familiales très complexes. J’ai vécu des moments difficiles, tant pour les patients que pour moi. La gestion des décès est un aspect que l’on ne peut pas vraiment anticiper. Perdre des patients, même lorsque cela fait partie du processus naturel, reste toujours très difficile émotionnellement. Je n'avais pas, non plus, anticipé à quel point la MG peut être enrichissante. On apprend énormément des patients, parfois c’est eux qui nous enseignent des choses sur nous-mêmes.

Je me dis que parfois, il faut passer par une forme d’égarement temporaire pour retrouver le chemin qui nous ressemble le plus. Je suis dans une phase de pause et de réévaluation, après des années de formation exigeantes et un assistanat parfois difficile. Je ne sais pas encore exactement où je veux exercer, ni sous quelle forme. Pour l’instant, je me laisse la liberté de questionner ce qui me fait vibrer dans la médecine. Si je reviens à la pratique, ce sera avec l’envie d’exercer une médecine plus alignée avec mes valeurs. J’ai envie de soigner autrement, d’explorer des approches plus humaines, plus à l’écoute. On gagnerait par ailleurs à repenser nos conditions d’exercice de manière globale. La solitude du cabinet, la surcharge émotionnelle, l’usure du quotidien… Tout cela mérite qu’on y accorde plus d’attention. Parce qu’un médecin qui va bien, c’est aussi un médecin qui soigne mieux.

 

 

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Écrit par Dre Marie Petitjean (ULiège)
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