Le Conseil général a deux semaines pour trouver un demi-milliard

Selon les dernières prévisions, l’assurance maladie belge se dirige vers un déficit de 643,5 millions d’euros en 2026. Le Conseil général de l’INAMI dispose jusqu’au 30 juin pour proposer 493,5 millions d’euros d’économies.
Ces chiffres proviennent d’un document que le gouvernement a présenté le lundi 16 juin au Conseil général – l’organe directeur suprême de l’Inami. AK-jdM a pu se le procurer.
En 2026, le budget des soins de santé augmentera de 1,546 milliard d’euros (norme de croissance de 2 % et indexation) pour atteindre 41,578 milliards d’euros. Mais cela ne suffira pas, car les dernières estimations techniques prévoient une hausse marquée des dépenses – les dépenses pharmaceutiques augmentent chaque année de 7 à 8 % – tandis que les effets des réformes antérieures ne se font pas encore sentir. Pour combler l’écart, le gouvernement assigne trois missions au Conseil général.
Finaliser les mesures antérieures
Il faut tout d’abord concrétiser certaines mesures déjà décidées ou leur donner un caractère permanent. Cela concerne des économies sur les honoraires médicaux (par exemple, mettre fin aux remboursements des téléconsultations), sur les maisons médicales, les médicaments et les implants, pour un total de 140 millions d’euros.
16 millions d’euros doivent être économisés en luttant contre les prescriptions inefficaces ; à défaut, ce montant sera prélevé sur le budget des honoraires médicaux.
Diverses économies dans le budget des médicaments devraient rapporter 26,9 millions d’euros, et la contribution de 80 millions d’euros attendue du secteur pharmaceutique en 2025 via une taxe anticipative (claw forward) pourrait être remplacée par une baisse généralisée des prix.
Trouver un demi-milliard
Ensuite, le Conseil général devra identifier des efforts supplémentaires pour atteindre 493,5 millions d’euros d’économies. Le gouvernement attend une proposition de répartition « équitable et étayée », au plus tard pour le 30 juin 2025.
La troisième mission concerne les mutualités, invitées à formuler des propositions pour assumer leur part de responsabilisation, fixée à 25 millions d’euros, en plus des 125 millions d’euros d’économies déjà inscrites dans l’accord de gouvernement.
Vers un usage plus efficace
La note appelle les prestataires de soins, l’industrie pharmaceutique mais aussi les patients à faire un usage responsable et solidaire des ressources publiques, et cite plusieurs exemples de dérives.
Elle pointe notamment l’usage non pertinent des IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) et des statines, ainsi que la surutilisation de scanners CT ou IRM en cas de lombalgies ou après un traitement oncologique. Pour la claudication intermittente, une thérapie de marche encadrée par un kinésithérapeute et des conseils en matière de mode de vie sont plus efficaces et moins coûteux qu’une intervention chirurgicale, souligne la note.
L’usage abusif des services d’urgences nécessite une solution intégrée, orientant le patient vers le niveau de soins le plus approprié.
Enfin, des changements structurels dans les hôpitaux s’imposent également, conclut le document.