Soignants agressés à Saint-Pierre: "La sécurité du personnel est une priorité", réagit Frank Vandenbroucke

20 juin 2025 - Le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke s'est dit "consterné" par l'agression dont ont été victimes jeudi deux soignants de l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles. Reconnaissant les circonstances parfois difficiles dans lesquelles travaille le personnel, il souligne que sa sécurité est une priorité. L'Ugib a également réagi de son côté.

"C'est avec une grande consternation que j'ai appris le terrible incident qui s'est produit ce matin au service d'urgences de l'hôpital Saint-Pierre. La violente agression dont ont été victimes deux soignants me touche profondément. Mes premières pensées vont vers eux : je leur souhaite, ainsi qu'à leurs proches, beaucoup de courage", déclare le ministre dans un communiqué.

"Ce qui s'est passé n'affecte pas uniquement ces deux personnes. Un tel événement touche toute l'équipe, toute l'organisation, tout le secteur", poursuit-il. "Dispenser des soins, c'est être souvent soumis à la pression — mais jamais cela ne devrait signifier se sentir en danger sur son lieu de travail. Et certainement pas dans un hôpital. Je sais qu'on y travaille déjà dans des circonstances parfois difficiles et incertaines et je tiens à souligner que la sécurité du personnel n'est pas accessoire, c'est une priorité."

Une des victimes aux soins intensifs

Jeudi matin, deux membres du personnel soignant du CHU Saint-Pierre - deux "infirmières", selon l'Union générale des infirmiers de Belgique (UGIB) ont été blessées lors d'une agression à l'arme blanche par un patient au sein de l'hôpital bruxellois, a fait savoir le parquet de Bruxelles. Le service des urgences de l'institution hospitalière a été temporairement fermé à la suite des faits. Un suspect a été interpellé et le parquet a ouvert une enquête.

"L'une des victimes a pu quitter l'hôpital jeudi. L'autre victime est toujours à l'hôpital, dans l'unité des soins intensifs", a expliqué la porte-parole du parquet de Bruxelles, Laura Demullier. Le suspect devrait être interrogé plus tard dans la journée, a ajouté la porte-parole. "Les circonstances des faits font toujours l'objet d'une enquête, le parquet ne fera donc aucun commentaire à ce sujet", a-t-elle conclu.

L'Ugib appelle à l'action

L'Union générale des infirmières et infirmiers de Belgique rappelle que ce genre d'incident, dramatique, n’est pas un cas isolé. "Les infirmier(ère)s sont de plus en plus confronté(e)s à des formes de violence verbale ou physique dans le cadre de leur fonction. Fournir des soins, souvent dans des conditions déjà difficiles, ne peut et ne doit jamais se faire dans un climat de peur ou d’insécurité", souligne le syndicat, qui lance dès lors un appel clair à l’action :
- Toute forme d’agression envers les soignant(e)s doit être condamnée sans ambiguïté, tant par les autorités politiques que par la société dans son ensemble;
- Les infirmier(ère)s confronté(e)s à de telles violences doivent bénéficier d’un soutien systématique, incluant un suivi psychologique, un accompagnement médical et une aide juridique adaptée;
- Les pouvoirs publics doivent mettre en place des mesures concrètes et structurelles pour lutter contre la violence dans le secteur des soins. La prévention, la sécurisation des lieux de travail, la formation à la gestion de l’agressivité et une procédure claire de suivi des incidents doivent être des priorités absolues.

"Prendre soin des autres ne devrait jamais exposer à la violence."

En tant qu’organisation professionnelle, l’Ugib rappelle encore qu'elle continuera à porter cette problématique au niveau politique et sociétal.