L’Espace européen des données de santé prend de l'ampleur
L’Espace européen des données de santé (EHDS) constitue un des projets de santé numérique le plus ambitieux de l’Union européenne. Prévu pour 2028, il entre dans une phase critique et les institutions européennes mettent la pression, selon le fondateur de BC Platforms.
L’EHDS repose sur deux volets : la version 1 (EHDS1) et 2 (EHDS2). La première version facilite la circulation transfrontalière des données de santé pour les soins aux patients. La seconde met ces données à disposition de la recherche scientifique et de l’innovation, explique Timo Kanninen Chief Scientific Officer (CSO) et Founder de BC Platforms.
Bientôt, le dispositif intégrera les données électroniques de santé de 500 millions de citoyens européens, « constituant la plus grande base de données virtuelle de santé au monde ». Les États membres devront être prêts pour EHDS2 d’ici fin 2028.
Accélérateur d’IA
On prévoit une hausse de 15 à 20% de l’échange de données de santé et une progression de 40% de l’usage de l’IA en santé. Grâce au TRE (« environnements de recherche et de confiance), « les chercheurs pourront analyser des données pseudonymisées issues de plusieurs pays, sans jamais exporter les fichiers d’origine. L’IA et l’automatisation permettront de réduire des délais qui se comptent aujourd’hui en mois, voire en années ».
Les hôpitaux universitaires, principaux détenteurs des nombreuses données à l’instar des mutualités et de l’Inami, auront trois tâches prioritaires : intégrer et harmoniser leurs bases de données, mettre en place un système de gestion des demandes d’accès et développer ou rejoindre des TRE conformes au standard EHDS. Les chercheurs ne pourront voir que des données protégées pour les travailler. Un défi en soi…
Sans IA, cette initiative ne pourra pas fonctionner. L’IA veillera à la conversion des données non structurées (notes médicales, dossiers) en formats exploitables, la vérification automatique des demandes d’accès, la pseudonymisation et anonymisation des données et l’extraction automatisée de cohortes de patients. Les algorithmes IA seront de la partie.
L’EHDS doit « libérer le potentiel de l’IA pour la médecine personnalisée, l’élaboration de nouveaux traitements et une recherche transfrontalière beaucoup plus efficace ». Mais c'est un lobbyiste qui le dit.
