Pharma : après le Royaume-Uni, l’UE sous pression pour négocier directement avec Trump
L’accord conclu entre les États-Unis et le Royaume-Uni, soit une hausse de 25 % du prix des nouveaux médicaments en échange de trois ans sans tarifs douaniers, provoque une onde de choc dans l’industrie pharmaceutique européenne, annonce Politico.
Selon les lobbyistes du secteur, Londres joue le rôle de « canari dans la mine » : si l’UE ne négocie pas rapidement un arrangement similaire, les laboratoires pourraient délocaliser davantage vers les États-Unis, où Donald Trump multiplie les menaces de tarifs de 100 % sur les produits pharmaceutiques européens.
En échange de l’exemption tarifaire, plusieurs entreprises ont déjà accepté de baisser leurs prix aux États-Unis.
Face à cette pression, les grands groupes (GSK, AstraZeneca, Novartis, Novo Nordisk, Roche…) ont massivement renforcé leur lobbying à Washington, atteignant des niveaux record depuis dix ans. En échange de l’exemption tarifaire, plusieurs entreprises ont déjà accepté de baisser leurs prix aux États-Unis.
L’administration Trump pousse désormais les pays européens à payer plus cher leurs médicaments innovants, au nom du « juste partage du fardeau ». Washington veut aligner les prix américains sur ceux des autres pays riches et considère que l’Europe profite de prix artificiellement bas.
Pour la pharmacie européenne, l’enjeu est majeur : risque d’érosion de la compétitivité face au marché américain ; menace d’un transfert massif des investissements R&D vers les États-Unis (déjà +400 milliards de dollars annoncés depuis janvier) ; incertitude tant qu’un accord UE–États-Unis n’est pas trouvé.
Les industriels pressent la Commission de Bruxelles de rendre les systèmes de remboursement plus flexibles et plus attractifs, sous peine de voir les nouvelles molécules arriver plus tard ou plus du tout sur les marchés européens.