SOS Genou à la Clinique Saint-Luc Bouge
Face à l’allongement des délais de consultation en orthopédie, la Clinique Saint-Luc Bouge a mis en place un parcours clinique spécifique destiné aux patients présentant un traumatisme du genou nécessitant une prise en charge chirurgicale rapide. Baptisé « SOS Genou », ce dispositif vise à réduire les délais diagnostiques et thérapeutiques afin d’améliorer le pronostic fonctionnel.
« Il existe des pathologies pour lesquelles la rapidité de la prise en charge est déterminante », explique le Dr Jérémy Daxhelet, chirurgien orthopédique à la Clinique Saint-Luc Bouge et porteur du projet. « Or, nos délais de consultation en orthopédie étaient parfois trop longs. Résultat : des patients arrivaient tardivement, avec un retard de diagnostic ou de traitement, ou allaient se faire opérer ailleurs faute de rendez-vous dans un délai acceptable. »
Un constat partagé en orthopédie
Comme dans de nombreux hôpitaux belges, la pression sur les consultations spécialisées en orthopédie s’est accrue. Pour pallier ces délais, des solutions informelles avaient vu le jour, notamment des contacts directs entre médecins généralistes, kinésithérapeutes et chirurgiens, ou encore un tri préalable réalisé par les secrétariats.
« Ces solutions permettaient parfois de débloquer des situations, mais elles restaient insuffisantes et peu structurées », reconnaît le Dr Daxhelet. « Nous voulions un parcours clair, lisible et équitable pour les patients dont l’état nécessite une prise en charge rapide. »
Un parcours dédié aux traumatismes aigus du genou
Le dispositif SOS Genou s’adresse aux patients ayant subi un traumatisme du genou avec un diagnostic établi, ou une forte suspicion diagnostique, d’une pathologie chirurgicale. L’exemple typique est la rupture du ligament croisé antérieur, mais le circuit concerne plus largement toute situation où un retard de prise en charge pourrait compromettre le résultat fonctionnel.
Concrètement, certains patients peuvent être intégrés dans le parcours sans passer par toutes les étapes classiques. « Un genou très gonflé laissant suspecter une fracture peut, par exemple, être directement orienté vers SOS Genou sans imagerie préalable », précise le chirurgien. « Cela permet de gagner un temps précieux. »
Médecins et kinésithérapeutes en première ligne
L’inscription dans le dispositif doit être réalisée par un professionnel de santé disposant d’un numéro INAMI. Sont concernés les médecins généralistes, les spécialistes, mais aussi les kinésithérapeutes.
Un choix assumé par l’équipe de Bouge. « En Belgique, beaucoup de patients consultent spontanément leur kiné pour un problème orthopédique », souligne Jérémy Daxhelet. « Les kinés sont bien formés pour identifier une suspicion de pathologie du genou nécessitant une chirurgie. Les intégrer au dispositif nous paraissait logique et cohérent avec la réalité du terrain. »
Objectif : améliorer les résultats cliniques
En fluidifiant l’accès au chirurgien et en raccourcissant les délais décisionnels, SOS Genou vise à éviter les conséquences d’une prise en charge tardive : aggravation des lésions, perte fonctionnelle, récupération plus longue, voire résultats chirurgicaux moins favorables.
Si le concept est déjà largement répandu en France, il reste encore peu structuré en Belgique. L’initiative de la Clinique Saint-Luc Bouge illustre une tendance de fond : repenser les parcours de soins en orthopédie autour de l’urgence fonctionnelle plutôt que du seul critère administratif.
Pour les médecins de première ligne et les kinésithérapeutes, SOS Genou se veut avant tout un outil supplémentaire, destiné à sécuriser et accélérer la prise en charge des patients pour lesquels le facteur temps fait la différence.