Congrès EACS 2025
Chez les patients obèses, substituer un inhibiteur de l’intégrase par la doravirine ne fait pas mincir
Chez les personnes vivant avec le VIH obèses et traitées par un schéma antirétroviral comportant un inhibiteur d’intégrase et TAF, substituer l’inhibiteur de l’intégrase par la doravirine, avec ou sans substitution simultanée du TAF par le TDF, n’a permis de modifier ni le profil lipidique, ni l’insulinorésistance, ni la composition corporelle après 48 semaines de suivi dans le cadre de l’étude ACTG A5391 menée aux USA.
Dr Jean-Luc Schouveller
L’étude ACTG A5391 a inclus 145 personnes vivant avec le VIH. L’âge moyen des patients était de 49 ans, 49% étaient des femmes et l’IMC médian était de 34,9.
Tous ces patients présentaient une charge virale indétectable depuis 3,4 ans en moyenne, sous traitement antirétroviral comportant un inhibiteur de l’intégrase ainsi que TAF/FTC.
Les participants ont été randomisés au sein de trois bras distincts et équipotents pour recevoir soit DOR + TAF/FTC, soit DOR + TDF/FTC ou poursuivre leur schéma usuel inhibiteur de l’intégrase + TAF/FTC.
Paramètres lipidiques et insulinorésistance: aucune différence significative
Après 48 semaines, les variations des triglycérides, du cholestérol LDL et HDL, ainsi que de la résistance à l’insuline évaluée via HOMA-IR ne différaient pas entre les trois groupes de traitement.
Composition corporelle: variations non significatives
Les évaluations par DEXA-scan de la composition corporelle confirment l’absence de différences majeures.
La variation de la masse grasse totale à 48 semaines de suivi était de +3,43% (p = 0,13) pour DOR + TAF/FTC versus INI + TAF/FTC, et de –0,09% (p = 0,97) pour DOR + TDF/FTC versus INI + TAF/FTC.
Pour la masse grasse tronculaire, les différences estimées étaient respectivement de +3,71% (p = 0,18) et –1,35% (p = 0,60). Les variations de masse maigre totale atteignaient +0,31% (p = 0,78) et +1,24% (p = 0,23).
Doravirine: un changement sans impact métabolique
Chez les personnes vivant avec le VIH présentant une obésité et une résistance à l’insuline, le passage d’un schéma comportant un inhibiteur d’intégrase et TAF à un schéma comportant doravirine combinée soit à du TAF, soit à du TDF n’a pas entraîné de modification notable du profil lipidique, de l’indice HOMA-IR ou de la composition corporelle après 48 semaines de suivi.
D’autres approches s’avèrent donc nécessaires pour améliorer la santé métabolique ou réduire l’adiposité chez les personnes vivant avec le VIH obèses, ou ayant pris un excès de poids après l’instauration d’un traitement antirétroviral.
Réf: Koethe J. et al. Abstract PS15.4, EACS 2025, Paris.
