Entre-Sambre-et-Meuse : une région entière privée de maternité de proximité
En pleine période de Nativité, alors que les débats se concentrent sur une crèche installée sur la Grand-Place de Bruxelles, une réalité bien plus grave touche l’Entre-Sambre-et-Meuse : la disparition totale d’un accès de proximité à un lieu sécurisé pour accoucher.
Le 15 janvier 2026, la dernière maternité de la région fermera, après celles de Chimay et de Virelles. Dès lors, une part importante du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse – l’ouest namurois et la Botte du Hainaut – devra parcourir plus d’une heure pour rejoindre une maternité. Environ 60 000 habitants et quelque 80 médecins généralistes seront concernés dans un territoire rural déjà contraint.
Une soirée de formation pour anticiper les urgences
Face à cette situation inédite, le député fédéral à la Santé et bourgmestre de Sivry-Rance, Jean-François Gatelier, a réuni le vendredi 5 décembre l’ensemble des acteurs de la première ligne : Plateforme périnatalité du Hainaut (ONE), obstétriciens (Dr Didier Oberweiss, Dr Pascale Grandjean), sages-femmes, généralistes du cercle de la Fagne, services de secours (pompiers, ambulanciers, AMU Hainaut-Est) et équipes de néonatalogie.
Objectif : anticiper et sécuriser une prise en charge périnatale alors que les accouchements inopinés hors hôpital risquent de se multiplier.
Une formation interdisciplinaire aura également lieu le mercredi 11 février 2026 au Centre culturel de Sivry-Rance.
Elle portera sur : la gestion des accouchements inopinés ; la prise en charge des femmes enceintes sans suivi obstétrical régulier ; les urgences néonatales précoces ; les urgences obstétricales du troisième trimestre ; les complications de fin de grossesse (prééclampsie, hémorragie placentaire, etc.) ; ainsi que les check-lists de sécurité et signaux d’alerte à maîtriser par tous les intervenants.
Une réponse collective qui dépasse la seule périnatalité
« En tant que médecin, député et bourgmestre, je refuse que la fermeture d’une maternité se traduise par une perte de sécurité pour nos patientes. L’éloignement géographique ne peut jamais devenir un facteur de risque supplémentaire. Ce que nous construisons ici est un bel exemple de coordination des soins, dont notre système de santé doit s’inspirer à tous les niveaux. Cette dynamique collective est essentielle non seulement pour la périnatalité, mais aussi pour répondre aux défis sanitaires qui se présenteront dans d’autres domaines », souligne Jean-François Gatelier.